Lung Cancer

Verre dépoli et cancer broncho-pulmonaire opéré

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2012

Imagerie : Radiologie, Chirurgie

La découverte de nodules homo ou controlatéraux lors du bilan initial d’un cancer broncho-pulmonaire est une éventualité relativement fréquente et déjà abordée sur ce site (/prev-em-onco/2430).

Plus particulièrement la découverte d’images en verre dépoli lors du bilan ou pendant le suivi des cancers bronchiques non à petites cellules opérés est un évènement non exceptionnel auquel est consacrée cette étude rétrospective monocentrique japonaise.

Vingt et un patients présentent 53 lésions en verre dépoli. Malheureusement cette étude n’indique pas la fréquence de ces anomalies puisque le nombre de cancers broncho-pulmonaires opérés pendant la période où ont été observés ces malades n’est pas indiqué. 

Le nombre moyen de lésions détectées par malade est 2,5 et la taille moyenne des lésions est de 10,4 mm. Les 2/3 des lésions étaient identifiées sur le scanner préopératoire. Lorsque de telles lésions apparaissaient un suivi était organisé à 3, 6 et 12 mois. Ont été considérés comme malignes les lésions qui augmentaient de taille, de densité ou dans les quelles apparaissait une composante solide.

La preuve histologique n’était pas exigée. Si les lésions étaient controlatérales et opérables, elles étaient opérées. Quand elles étaient homolatérales ou non opérables elles étaient traitées par radiothérapie stéréotaxique.

Sur les 53 lésions 20% avaient dans les 5 années qui ont suivi des critères de malignité tels qu’ils ont été définis ci dessus. On comprend mal ce qui se passe après ce délai car lorsqu’on examine la figure 2 qui indique le taux de lésions malignes, celui-ci semble augmenter encore de 20 à 40% après ce délai de 5 ans mais curieusement ce point n’est pas abordé. Curieusement aussi le tableau qui recense ces anomalies ne porte que sur 9 lésions ce qui représente 16,9% des lésions et non 20.

Ni l ‘âge, ni le sexe, ni le nombre de lésions, ni le côté, ni la composante solide ne sont, selon les auteurs, prédictifs de malignité. Le seul élément prédictif est la date d’apparition : les nodules étaient moins malins lorsqu’il étaient diagnostiqués avant qu’après l’intervention (9,5% vs 39,5%, p = 0,003). 

Trois cas seulement ont été opérés (tous 3 étaient des adénocarcinomes). Les autres ont été traités soit par radiothérapie stéréotaxique, soit par erlotinib, soit n’ont pas été traités, mais aucun cas n’a été histologiquement prouvé.

Ce travail qui s’intéresse à une problématique intéressante ne répond pas à toutes les questions qu’on se pose quand à la fréquence de cette situation, et  à la durée du suivi qui ne doit pas être limitée comme dans les nodules solides. Enfin la mise en œuvre d’une radiothérapie stéréotaxique sans même qu’une preuve histologique soit recherchée pose tout de même question.

Il sera intéressant de voir ce que la seule grande étude en cours sur la surveillance des opérés, l’étude IFCT 03-02,  qui a inclus 1610 patients à ce jour sur les 1744 prévus pourra apporter sur cette problématique des nodules solides et en verre dépoli découverts dans ce contexte. Dépêchons nous de la terminer !

Reference

Ground-glass opacity lesions on computed tomography during postoperative surveillance for primary non-small cell lung cancer.

Haro A, Yano T, Kohno M, Yoshida T, Okamoto T, Maehara Y.

Lung Cancer  2012; 76 : 56-60. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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