Chest

Dans une population dépistée, il faut prendre en compte le degré de dépendance au tabac

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2018

Dépistage

Près de la moitié des participants au NLST étaient fumeurs et on sait maintenant que le dépistage est un moment favorable à l’arrêt du tabac et même que la détection d’anomalies au scanner accroit le taux  de cessation (cliquer ici)

On sait aussi que la dépendance au tabac est prédictive de l’arrêt du tabac et est liée au risque de cancer du poumon.

Le but de cette étude réalisée à partir des données d’une  partie des personnes incluses dans le NLST (les 14125 participants des centres ACRIN qui étaient les seuls pour lesquels on  dispose de données détaillées sur le tabagisme) est de rechercher quel est le lien, dans cette population dépistée, entre la dépendance et différentes données : la cessation tabagique, la fréquence des cancers, la mortalité de toutes causes et la mortalité par cancer broncho-pulmonaire. Pour ces patients, on disposait de questionnaires sur leur tabagisme comportant 3 évaluations du niveau individuel de dépendance :

  • Le Fagerstrӧm Test for Nicotine Dependence (FTND) qui est une échelle de dépendance à 6 items très utilisée.
  • Le Heaviness of Smoking Index (HIS) comportant deux items de la précédente echelle. 
  • Et le time to first cigarette (TTFC).

Pour ces 2 premières évaluations, les valeurs les plus basses sont celles qui indiquent la plus forte dépendance et selon la valeur observée la dépendance est classée en faible, moyenne, élevée au très élevée. Pour l’heure de la première cigarette la dépendance la plus élevée est celle qui correspond à un temps de moins de 5 minutes entre le réveil et la première cigarette. Trois autres catégories existent également  pour les personnes qui fument leur première cigarette entre 6 et 30 minutes et 31 et 60 minutes et plus de 60 minutes après le réveil. 

On ne sera pas étonné de constater qu’il existe un lien entre le degré de dépendance et l’arrêt du tabac. 

On constate aussi qu’il existe un lien important et significatif entre la dépendance évaluée par chacun des tests sus-décrits et la mortalité de toutes causes et la mortalité spécifique par cancer du poumon. Par exemple la mortalité de toutes causes et la mortalité spécifique sont respectivement multipliées par environ 2 et 5 lorsqu’on compare les participants qui disent fumer leur première cigarette moins de 5 minutes après le réveil et ceux qui disent la fumer plus d’une heure après ce dernier. 

Ces résultats sont importants car ils apportent une nouvelle donnée qui pourrait s’ajouter au nombre de cigarettes fumées chaque jour et à la durée du tabagisme pour mieux définir les populations qu’on souhaite dépister. De plus, ces données peuvent probablement expliquer les différences entre les résultats  des études européennes à petits effectifs qui sont probablement en grande partie liées à l’hétérogénéité des populations.  

 

 

Reference

Tobacco Dependence Predicts Higher Lung Cancer and Mortality Rates and Lower Rates of Smoking Cessation in the National Lung Screening Trial.

Rojewski AM, Tanner NT, Dai L, Ravenel JG, Gebregziabher M, Silvestri GA, Toll BA.

Chest2018; 154 : 110-118

41 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer