Journal of Thoracic Oncology

Dépister le cancer broncho-pulmonaire chez les fumeurs ou anciens fumeurs qui ont des antécédents néoplasiques.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Aux Etats unis les indications du dépistage scanographique du cancer broncho-pulmonaire sont directement issues des résultats du NLST et, même si certaines sociétés ont étendu ces indications en dehors des critères du NLST, cette extension ne s’appuie pour l’instant pas sur un niveau de preuve élevé. Dans ce cadre, le NCCN  a étendu les indications aux personnes qui ont entre 50 et 55 ans ou un tabagisme de 20 à 30 paquets année s’ils ont un facteur de risque additionnel.  Les antécédents de radiothérapie ou de certains cancers font partie de ces facteurs de risque supplémentaires.

L’étude publiée ici est une étude rétrospective monocentrique qui porte sur des personnes dépistées entre 2011 et 2014 au Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York, et qui ont des antécédents néoplasiques. Tous avaient, selon les cliniciens qui les avaient adressés, une espérance de vie d’au moins 5 ans et tous sauf un (atteint d’un cancer broncho-pulmonaire) étaient fumeurs avec un nombre médian de PA de 50.

Résultats

Au total 139 personnes ont été adressées dans ce cadre, dont 56% étaient des femmes. Ces personnes présentaient des antécédents de cancer du sein (43%), de la tête et du cou (19%), du poumon (11%), de la prostate (10%), du rein (6%) etc … Près de la moitié avaient reçu une radiothérapie du thorax ou de la tête et du cou et 63% une chimiothérapie. Le délai moyen entre la date du cancer et celle du dépistage était de 83 mois.  

Au total 30% des patients avaient un scanner positif[1], dont 18 % après le premier scanner puis 18, 15, 13 et 13% après les suivants.

Un cancer broncho-pulmonaire a été diagnostiqué chez 7 patients (5%) qui présentaient un adénocarcinome pour 6 d’entre eux et 1 épidermoïde pour le dernier. Un sarcome post-radique de la paroi a été identifié chez 1 patient.

Les 7 cancers diagnostiqués étaient tous révélés par des nodules de petite taille (5, 8, 10, 10, 15, 22 et 30 mm). Six étaient solides ou sub-solides. Un était en verre dépoli. Six étaient des adénocarcinomes et un un cancer épidermoïde. Tous les patients ont été opérés : 5 avaient un cancer de stade IA et 2 un cancer de stade IB. Un patient est mort de son cancer broncho-pulmonaire 11 mois après le diagnostic.

Cette étude, parce qu’elle est rétrospective et monocentrique doit être interprétée avec prudence. Néanmoins elle donne tout de même des arguments solides pour penser que chez les fumeurs qui ont des antécédents néoplasiques le dépistage scanographique du cancer broncho-pulmonaire est particulièrement rentable, probablement parce que, du fait de leur terrain ou des traitements qu’ils ont reçu,  leurs risques de cancer sont plus élevés.

 


[1] Défini par un nodule solide de plus de 4mm ou une zone de verre dépoli d’au moins 5 mm. 

Reference

Patients with a Previous History of Malignancy Undergoing Lung Cancer Screening: Clinical Characteristics and Radiologic Findings.

Halpenny DF, Cunningham JD, Long NM, Sosa RE, Ginsberg MS.

J Thorac Oncol 2016 May 17. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer