Journal of Thoracic Oncology

Des résultats à 4 ans concernant l’étude de dépistage ITALUNG

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2013

Imagerie : Radiologie, Imagerie métabolique, Dépistage, Diagnostic précoce

ITALUNG est l’une étude randomisée italienne sur le dépistage du cancer du poumon. Comme deux autres études italienne (MILD et DANTE), il s’agit d’une étude à petits effectifs (3206 personnes) conçue pour être analysée avec d’autres études européennes.

Les modalités de l’essai et les résultats du premier round ont déjà été rapportés il y an 4 ans dans Lung Cancer (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18723240). Plus de 71 000 lettres ont été envoyées et les sujets éligibles[1] (4,5%) ont été randomisés entre un bras contrôle dont ils recevaient l’information par une simple lettre et un bras expérimental qui comportait un scanner annuel pendant 4 ans. Les nodules de plus de 8mm ont été explorés par TEP-FDG ou directement par ponction sous scanner avec technique ROSE[2].

Cet article publie les résultats en terme de compliance (nombre d’examens effectués), de nombre de scanners positifs, du résultat de la TEP-FDG et des ponctions sous scanner, et enfin du nombre et du stade des cancers découverts (tableau ci-dessous) :

 

T0

T1

T2

T3

N de scanners prévus

1613

1593

1589

1581

N de scanners réalisés

1406

1356

1308

1263

Compliance (% prévus sur réalisés)

87,1

85 ,1

82,3

79 ,8

N de scanners positifs (%)

426 (30,3)

234 (I7,3)

211 (16,1)

173 (13,7)

N de scanners de surveillance à 1/3/6 mois

31/335/0

37/163/35

30/132/40

32/115/26

N FDG positives/N réalisés

14/60

7/15

7/15

4/12

N ponctions positives/N réalisées

12/18

5/6

4/5

16/20

N Cancers/ N Cancers stades I

18/10

2/2

6/9

6/5

Des résultats détaillés sont particulièrement intéressants concernant les TEP-FDG-FDG car sur 102 examens réalisés, il y avait 6 faux négatifs. Ce qui confirme bien que dans cette situation comme dans d’autres, un examen négatif ne permet pas d’éliminer un cancer comme cela avait été déjà montré (/prev-em-onco/2290). Il y avait aussi 7 faux positifs.

Le taux de réponse aux lettres envoyées est dans cette étude très bas, plus bas que pour les dépistages du cancer du sein ou du colon qui utilisent pourtant la même procédure dans la même région.

La compliance est nettement élevée et reste stable dans le temps. Elle est néanmoins moins bonne dans cette étude que dans l’étude NLST ou elle atteignait 95%. Les auteurs pensent que c’est parce que l’éligibilité était examinée après la signature du consentement et qu’il y a pu y avoir un délai long entre celle-ci et le scanner.

On peut imaginer aussi que le comportement des fumeurs actifs soit différent et que ceux-ci soient moins compliants que les anciens fumeurs. Dans cette étude, il y avait 64,8% de fumeurs contre seulement 49,2% dans l’étude NLST. Cette proportion est la même que celle de l’étude française DEPISCAN dans la quelle la compliance était mauvaise.  

Enfin, 4 sujets ont eu une thoracotomie pour lésion bénigne (4 sur 38 thoracotomies). Ce chiffre nous disent les auteurs aurait pu être plus faible si pour 3 de ces 4 sujets le protocole avait été correctement suivi.

Il est frappant de constater que cette étude dont les effectifs sont 16 fois inférieurs à ceux de l’étude NLST ne semble pas parvenir, même s’il est trop tôt pour le dire, à trouver les mêmes résultats. La première explication qui vient à l’esprit est que, si les critères d’inclusion sont les mêmes, les caractéristiques de la population, notamment concernant le taux de fumeurs actifs,  sont différentes et peuvent peut être expliquer en partie  les différences observées.



[1] Agés de 55 à 69 ans inclus, fumeurs ou anciens fumeurs à au moins 20 paquets/année.

[2] Rapid on-site evaluation

Reference

Four-Year Results of Low-Dose CT Screening and Nodule Management in the ITALUNG Trial.

Pegna AL, Picozzi G, Falaschi F, Carrozzi L, Falchini M, Carozzi FM, Pistelli F, Comin C, Deliperi A, Grazzini M, Innocenti F, Maddau C, Vella A, Vaggelli L, Paci E, Mascalchi M; for the ITALUNG Study Research Group.

J Thorac Oncol. 2013 Apr 22. [Epub ahead of print]

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