Journal of Thoracic Oncology

En pré-opératoire, la réponse histologique a une meilleure valeur pronostique que la réponse scanographique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2013

Imagerie : Radiologie, Traitement péri-opératoire, Anatomo-pathologie

La réponse complète histologique est un facteur pronostique important dans les cancers bronchiques non à petites cellules traités par chimiothérapie néoadjuvante (/ceritinib-une-etude-de-phase-i-japonaise) et les auteurs de ce travail ont montré dans une étude récente que nous avons également citée sur ce site que le pourcentage de cellules viables résiduelles l’est aussi fortement (/lexamen-rapide-sur-site-rose-en-ebus-aide-t-il-au-diagnostic-moleculaire).

En est-il de même de la réponse radiologique ?

Les dossiers des patients traités par chimiothérapie néoadjuvante au MD Anderson Cancer Center sur une période de 7 ans ont été revus de façon rétrospective pour tenter de répondre à cette question. Les réponses scanographiques étaient définies selon les critères RECIST et les réponses histologiques selon un critère antérieurement défini par les auteurs dans le travail cité plus haut.  C'est  le pourcentage de cellules résiduelles viables qui a été jugé discriminant, à la valeur seuil de 10% .

Au total 160 malades de tout stade ont été inclus. Ils ont été traités par diverses chimiothérapies néoadjuvante toutes comportant un sel de platine associé à un taxane, ou de la gemcitabine ou de l’etoposide.

Réponses scanographiques :

Deux réponses complètes (1%) et 78 (49%) réponses partielles  ont été observées. Les autres cas étaient représentés par 75 (47%) stabilisations et seulement 5 (3%) progressions.

Réponses histologiques :

Des réponses histologiques, définies par un taux de cellules viables de 10% ou moins, ont été observées dans 30 cas (19%). Ces réponses survenaient surtout chez les patients en réponse complète ou réponse partielle radiologique, mais comme le montre le tableau ci-dessous, 8 patients avaient une réponse histologique alors qu’ils étaient considérés en stabilité ou progression.

Réponse scanographique

Réponse histologique

Pas de réponse histologique

Total

RC+RP

22

58

80

NC+P

8

72

80

Total

30

130

160

Ainsi la sensibilité et la spécificité du RECIST pour identifier les tumeur en réponse histologique n’état que de 73 et 55% respectivement.

Réponse et survie :

La réponse scanographique et la réponse histologique étaient l’une et l’autre liées à la survie mais la réponse histologique (p=0,002) était un meilleur facteur pronostique que la réponse scanographique (p=0,03). Néanmoins, en analyse  multivariée, si le stade pTNM et la réponse histologique étaient liées à la survie, la réponse radiologique ne l’était pas.

Lorsqu’on combine les deux mesures de réponse radiologique et histologique, il est intéressant ne noter que les 4 groupes de patients ainsi définis ont un pronostic différent comme le montre le tableau ci-dessous :

Groupe

N

Survie à 5 ans (%)

p

Répondeurs histologiques

Répondeurs scanographiques

22

85

ref

Répondeurs histologiques

Non répondeurs scanographiques

8

75

NS

Non répondeurs histologiques

Répondeurs scanographiques

58

58

0,01

Non répondeurs histologiques

Non répondeurs scanographiques

72

35

0,002

C’est la réponse histologique qui est le meilleur facteur pronostique. Quand elle existe, le fait d’être ou non répondeur scanographique ne modifie pas significativement la réponse. De même, chez les non répondeurs histologiques, la réponse radiologique ne modifie pas significativement la survie (p=0,14).

Cette étude démontre donc  que le lien entre la réponse scanographique et la réponse histologique, telle que les auteurs l’ont définie, n’est pas bon. Ceci avait été déjà démontré dans l’étude MIP91 ou la réponse complète histologique était sous estimée par le scanner (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16162741).

Elle démontre aussi que la réponse scanographique selon les critères RECIST est pronostique, mais moins que ne l’est la réponse histologique.

Reference

Computed Tomography RECIST Assessment of Histopathologic Response and Prediction of Survival in Patients with Resectable Non-Small-Cell Lung Cancer after Neoadjuvant Chemotherapy.

William WN Jr, Pataer A, Kalhor N, Correa AM, Rice DC, Wistuba II, Heymach J, Lee JJ, Kim ES, Munden R, Gold KA, Papadimitrakopoulou V, Swisher SG, Erasmus JJ; The University of Texas M.D. Anderson Lung Cancer Collaborative Research Group.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 222-228

84 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer