Thorax

Etude UKLS : de nouveaux résultats

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2019

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Prévoir si un nodule décelé au scanner est l’une des problématiques les plus importantes du dépistage du cancer broncho-pulmonaire et nous avons commenté dans ce site plusieurs modèles qui ont été développés dans cette indication (cliquer ici) et (ici) et (ici)  (cliquer ici) . L’étude publiée ici a été réalisée à partir de l’UKLS (cliquer ici), dans laquelle 2028 personnes ont été randomisées dans le bras scanner et 2027 dans le bras standard. Cette étude porte sur 1013 des 1994 participants qui avaient au moins un nodule non calcifié. Dans cette étude, 4 catégories de nodules étaient définies :

-      Catégorie 1 : nodules bénins de moins de 3 mm avec des arguments en faveur de ganglion intra-pulmonaire,

-      Catégorie 2 : nodules solides (15-49 mm3 ou 3-4,9 mm) ou partiellement solides ‘parie solide <15 mm3).

-      Catégorie 3 : nodules solides (50-500 mm3 ou 5-9,9 mm) ou partiellement solides ‘parie solide >5 mm).

-      Catégorie 4 : nodules solides (>500 mm3 ou >10 mm) ou partiellement solides ‘parie solide >10 mm).

Les nodules de la catégorie 1 n’étaient pas suivis, ceux de la catégorie 4 étaient immédiatement explorés, ceux de la catégorie 2 avait un suivi volumétrique à un an et ceux de la catégorie 3 un suivi volumétrique à trois mois. 

Les 1013 participants avaient en tout 5063 nodules et 52 (2,6%) ont eu un cancer diagnostiqué au cours d’un suivi médian de 4 ans. 

En analyse univariée, les facteurs significativement associés à la malignité des nodules étaient le sexe féminin, la durée du tabagisme, les antécédents personnels de pneumopathie, d’asthme, de tuberculose, et de bronchite chronique, les antécédents familiaux de cancer du poumon, surtout si le diagnostic était porté à un âge peu avancé, le BMI, le VEMS, le volume nodulaire, le nombre de nodules et les nodules en verre dépoli pur. 

Un modèle a alors été construit qui prenait en compte l’âge, le sexe féminin, les antécédents asthmatique ou de bronchite, l’exposition à l’amiante, les antécédents familiaux de cancer du poumon, la durée du tabac, le VEMS, le type de nodules, la localisation, leur volume nodulaire. Ce modèle était très discriminant avec une AUC de 0,885. 

L’originalité de ce modèle est qu’il pouvait être utilisé aussi bien pour les nodules détectés sur le scanner initial que pour les nodules détectés à 3 mois et à un an.

Cette étude montre bien combien le volume nodulaire est important, validant encore a posteriori l’intérêt de la comparaison volumétrique des nodules telle qu’elle a été mise en place dans l’étude NELSON (cliquer ici). De très nombreux autres facteurs sont pris en compte dans ce modèle qui se différencie par là du modèle PLCO qui prenait moins de facteurs en compte (cliquer ici) avec des résultats comparables. 

 

Reference

Probability of cancer in lung nodules using sequential volumetric screening up to 12months: the UKLS trial.

Marcus MW, Duffy SW, Devaraj A, Green BA, Oudkerk M, Baldwin D, Field J.

Thorax 2019; 74 : 761-767

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Revue : British Journal of Cancer