European Respiratory Journal

Evolution des nodules détectés dans les voies aériennes

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

Imagerie : Radiologie, Dépistage

La généralisation des scanners low dose dans le cadre de programmes de dépistage a multiplié les découvertes de nodules au sein des voies aériennes et amené à proposer des stratégies de prise en charge. La grande majorité d’entre eux est en effet bénigne (sécrétions banales) et ne devrait pas générer d’examen invasif risquant d’augmenter la morbidité. Le NCCN par exemple recommande de contrôler le nodule par un nouveau scanner low dose à un mois puis de faire une endoscopie si le nodule persiste. Néanmoins, peu de données sont disponibles sur la signification réelle de ces nodules.

L’étude publiée par Kim et al rapporte les caractéristiques des nodules détectés chez les patients ayant eu un scanner low dose dans les centres de l’hôpital National universitaire de Séoul (Corée du Sud).

Il s’agit d’une étude rétrospective s’étendant en fonction des centres de 1999 et 2015, concernant plus de 53000 personnes. Au total, 313 nodules des voies aériennes ont été identifiés (0.6%) et 186 (59.4%) ont pu être suivi pour obtenir un diagnostic. Les patients non suivis l’étaient dans 82% des cas en raison d’une certitude de sécrétions banales, dans 10% des cas par choix du patient, dans 4% des cas la découverte était trop récente, et enfin dans 3% les patients étaient référés dans un autre centre.

Dans 86% des cas de nodules, aucun symptôme n’était rapporté. Dans les autres cas, ce sont les expectorations, la toux, et la dyspnée qui étaient le plus souvent rapportés.

Pour les patients non perdus de vue (n=186), le suivi moyen a été de 9 mois et était basé sur le scanner et/ou la fibroscopie. Moins de 32% des patients étaient adressés à un pneumologue.

Les auteurs proposent des critères pour aider à différencier de vraies lésions des sécrétions banales. A l’inverse de la densité plus importante qui doit faire évoquer une lésion tissulaire (p=0.004), des antécédents de tabagisme ou un angle obtus avec une image ovoïdes font plutôt évoquer des sécrétions (non significatif par manque de puissance). Finalement, seules 3.2% des images étaient des lésions tissulaires parmi lesquelles 2 cas de leiomyomes, 2 cas de tuberculoses, 1 inflammation chronique, 1 hamartome et 1 granulome bénin.

 

Il s’agit donc d’une très grande étude mais rétrospective, sur une très longue durée et dont les résultats sont difficilement transposables en France. Seuls 32% des patients par exemple étaient adressés aux pneumologues et les scanners étaient réalisés chez des populations non « à risque ».

 

Reference

Outcome of incidentally detected airway nodules.

Kim HJ, Kim DK, Kim YW, Lee YJ, Park JS, Cho YJ, Kim SJ, Yoon HI, Lee JH, Lee CT.

Eur Respir J 2016; 47 : 1510-7

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