Journal of Thoracic Oncology

Faut-il continuer à suivre les nodules en verre dépoli lorsqu’ils sont restés stables durant 3 ans ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Nous sommes de plus en plus fréquemment confrontés à la découverte des nodules en verre dépoli. Certains disparaissent spontanément et d’autres persistent. Lorsque ceux-ci n’augmentent pas, combien de temps faut-il les surveiller ? Nous avions discuté il y a plus de 3 ans sur ce site des résultats d’une étude japonaise qui s’appuyait sur le fait que tous les nodules qui progressaient,  progressaient  dans les 3 ans, pour suggérer un suivi de 3 ans et nous avions pensé que ce délai était peut-être trop court en apportant quelques arguments (cliquer ici).  L’ACCP et la Fleischner Society proposent un suivi minimum de 3 ans sans préciser ce qui doit être fait après cette période.

Le but de cette étude coréenne est justement de répondre à cette question en évaluant la proportion de nodules en verre dépoli qui progressent après 3 ans et en cherchant à définir les facteurs prédictifs de cette progression.

Elle porte 1) sur des patients qui ont eu un suivi scanographique supérieur à 3 ans et d’au moins 5 ans de nodules en verre dépoli stables pendant les 3 premières années ou 2) sur des patients présentant des nodules en verre dépoli stables pendant 3 ans dont les nodules ont été opérés après ces 3 années.  

Au total 218 patients qui présentaient 453 nodules en verre dépoli stables pendant 3 ans ont été inclus dans l’étude : leur âge médian était de 56 ans, et il y avait autant d’hommes que de femmes. La taille médiane de ces nodules était de 5 mm et 15 étaient en partie solide. La durée médiane de suivi était de 77,5 mois et allait au maximum jusqu’à presque 10 ans.

Parmi ces patients 14 ont eu 15 nodules qui, alors qu’ils étaient stables pendant 3 ans, ont ensuite augmenté. Ceci représentait 6,7% des malades et 3,3% des nodules.

Les autres ont continué à rester stable et l’un d’entre eux a diminué.

Sept de ces 15 nodules ont eu une exérèse chirurgicale : tous  étaient des adénocarcinomes de stade IA dont 5 des adénocarcinomes invasifs et deux des adénocarcinomes mini-invasifs.

En analyse multivariée les facteurs de risque étaient :

  • l’âge supérieur à 65 ans,
  • les antécédents de cancer broncho-pulmonaire,
  • une taille initiale de 8 mm,  
  • l’existence d’une composante solide,
  • et la présence d’un bronchogramme aérien.

De façon intéressante, aucun nodule de taille <5mm stable pendant  3 ans n’a grossi ensuite.   

Les auteurs concluent que les patients qui ont un des facteurs de risque énoncés ci-dessus doivent être suivi de façon plus prolongée que 3 ans. Cette proposition paraît tout à fait raisonnable à condition que ces patients soient surveillés par scanner faiblement dosé. 

Reference

Long-term Follow-up of Small Pulmonary Ground-Glass Nodules Stable for 3 Years: Implications of the Proper Follow-up Period and Risk Factors for Subsequent Growth.

Cho J, Kim ES, Kim SJ, Lee YJ, Park JS, Cho YJ, Yoon HI, Lee JH, Lee CT.

J Thorac Oncol. 2016 Jun 8..[Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer