Chest

Faut-il élargir les indications du dépistage du cancer broncho-pulmonaire ? Oui

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2018

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Ce numéro de juin de CHEST publie une controverse sur l’élargissement des indications du dépistage du cancer broncho-pulmonaire. 

Pour comprendre ce débat il faut se souvenir de l’impact qu’a eu aux Etats Unis l ‘étude NLST en apportant la preuve que le dépistage scanographique réduisait de 20% la mortalité par cancer broncho-pulmonaire c'est à dire pouvait sauver 12 à 15 000 vies par ans rien que dans ce pays. 

Cet impact a conduit très vite tous les organismes officiels et sociétés savantes concernées à publier des recommandations en faveur de la mise en place de ce dépistage qui est maintenant pris en charge dans ce pays. 

Certaines recommandations, comme celles de l’ACCP ou de l’ASCO, ont demandé que  ce dépistage soit réalisé chez les seules personnes ayant strictement les critère d’inclusion du NLST (55 à 74 ans, 30 PA et arrêt depuis moins de 15 ans pour les anciens fumeurs) (cliquer ici)

D’autres ont été plus souples : par exemple l’USPSTF élève à 80 ans l’âge limite (cliquer ici) et les centres de Medicare et Medicaid prennent en charge ce dépistage jusqu’à 77 ans. De même le NCCN (cliquer ici) et l’AATS (cliquer ici) recommandent le dépistage à ceux qui ont un risque de cancer similaireà celui des personnes incluses dans le NLST .  

Pour inciter à l’élargissement de ces critères, les auteurs soulignent que ce n’est pas parce que le bénéfice du scanner est parfaitement démontré dans une population qu’il ne l’est pas dans une autre et ils reprennent l’argumentation développée dans certaines recommandations : une exposition professionnelle, par exemple à l’amiante, des antécédents personnels ou familiaux de cancer, de l’emphysème, une fibrose pulmonaire sont autant de facteurs de risque supplémentaire. Ces facteurs se combinent avec le tabac à un point tel que, disent-ils, un fumeur de 70 ans qui a fumé 25 PA et qui a un emphysème aurait un risque de cancer broncho-pulmonaire deux fois plus élevé qu’un fumeur de 30 PA qui n’a pas d’emphysème (aucune référence n’est fournie pour cette affirmation).  Ils citent aussi l’importante expérience des auteurs du Lahey Hospital (cliquer ici pour un accès gratuit)  qui ont démontré que les taux de cancers dépistés chez les personnes qui avaient les critères stricts du NLST et chez ceux qui avaient des critères élargis par le NCCN étaient ne différaient pas significativement. 

Nous reviendrons sur cet article en commentant l’autre article de cette controverse. 

 

Reference

POINT: Should Lung Cancer Screening Be Expanded to Persons Who Don't Currently MeetAccepted Criteria Set Forth by the CHEST Guidelines on Lung Cancer Screening? Yes.

Wood DE.

Chest 2018; 153 : 1299-1302

41 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer