Journal of Thoracic Oncology

Faut-il faire une IRM cérébrale chez les patients asymptomatiques atteints de cancer épidermoïde ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2016

Imagerie : Radiologie

Les malades atteints de cancer épidermoïde ont un risque plus faible de développer des métastases cérébrales que ceux qui ont un adénocarcinome. Pourtant les recommandations suggèrent de plus en plus de réaliser une IRM  pour tous les cancers bronchiques non à petites cellules. Cette attitude est-elle justifiée ? Le but de cette étude coréenne est de répondre à cette question.

Au Samsung Medical Center, un centre de référence de près de 2000 lits, depuis 2007 l’IRM cérébrale est systématique chez tous les patients pour lesquels un traitement invasif a été envisagé. Cette étude a revu les données de 564 patients atteints de cancer épidermoïde pour définir le nombre de cas où les métastases étaient asymptomatiques et le nombre de thoracotomies évitées par cette pratique.

La grande majorité de ces patients étaient des hommes, leur âge médian était de 67 ans et plus de 95 % étaient fumeurs ou anciens fumeurs. La répartition par stades, établie sans prendre l’IRM cérébrale en compte, était la suivante : stade Ia (9,6%), Ib (11,9%), IIa (14,7%), IIb (9,2%), IIIa (28,0%), IIIb  (9,0%), et IV (17,6%).

Au total 28 patients, c’est-à-dire 5 %, avaient des métastases cérébrales au moment de leur diagnostic. L’incidence des métastases augmentait significativement  avec le stade comme le montre le tableau ci-dessous :

Stades

N

N de métastases cérébrales

Pourcentages de métastases cérébrales (%)

N de métastases cérébrales asymptomatiques

IA

54

0

0

 

IB

67

0

0

 

IIa

83

2

2,4

2

IIb

52

2

3,8

2

IIIa

158

3

1,9

1

IIIb

51

3

5,9

2

IV

99

18

18,2

17

 Parmi ces 28 patients 14 avec une seule métastases et 14 plusieurs métastases.

Vingt quatre patients (85,7%) n’avaient aucun symptôme évocateur de métastases cérébrales et leur répartition par stade est indiqué dans le tableau ci-dessus.

Sur les 414 patients qui avaient un cancer épidermoïde de stade IA à IIIA  l’IRM a pu à elle seule éviter une thoracotomie dans 2 cas (1 stade IIB et 1 stade IIIA).

En analyse multivariée, les facteurs clinique associés avec une métastase cérébrale était essentiellement l’atteinte ganglionnaire N3 et la présence de métastases à distance; la fréquence de métastases cérébrales augmentant avec le nombre d’organes atteints.

C’est étude montre donc que, pour les cancers épidermoïdes, on peut sans doute se passer de l’IRM cérébrale chez les patients qui ont un stade clinique I, mais chez tous les autres elle doit être systématique. 

Reference

Incidence of Brain Metastasis at the Initial Diagnosis of Lung Squamous Cell Carcinoma on the Basis of Stage, Excluding Brain Metastasis.

Lee H, Jeong SH, Jeong BH, Park HY, Lee KJ, Um SW, Kwon OJ, Kim H.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 426-31

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer