Journal of Clinical Oncology

L’alectinib chez les patients réfractaires au crizotinib : une étude de phase II

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons déjà parlé sur ce site à plusieurs reprises de l’alectinib qui est un anti-ALK de deuxième génération (/la-radiotherapie-stereotaxique-hypofractionnee-des-tumeurs-centrales, /ttf1-un-marqueur-de-substitution-aux-mutations-egfr) et qui est actuellement l’objet d’essais cliniques évaluant son activité chez des patients traités par crizotinib. L’efficacité de ce traitement et son excellente pénétration cérébrale onr été soulignées.

Voici une étude de phase II ouverte, prospective, multicentrique et internationale, menée chez des patients réfractaires au crizotinib.

Son objectif principal était le taux de réponse déterminé par un comité indépendant. L’inclusion de 130 patients dont un maximum de 45 patients n’ayant pas reçu de chimiothérapie était nécessaire pour détecter une augmentation de la réponse de 35% à 50%. Cette hypothèse devait être testée sur l’ensemble des patients. Si le test était positif elle devait ensuite être testée chez les patients qui avaient reçu une chimiothérapie antérieure.

Les patients inclus devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules avec réarrangement ALK-EML4 établi par FISH en progression sous crizotinib. Leur PS devait être ≥2. Ils devaient avoir une tumeur mesurable selon le RECIST 1.1.

Ils recevaient  de l’alectinib à 600 mg, 2 fois par jour, jusqu’à progression.

En mois d’un an, 138 patients ont été traités dans 56 centres répartis dans 16 pays. La majorité d’entre avait des métastases cérébrales lors de leur entrée dans l’étude. Seize d’entre eux n’avaient pas, selon le comité indépendant, de lésions mesurables.

La médiane du traitement antérieur par crizotinib était d’un an.

Selon les investigateurs le taux de réponse était à 54 % et celui de stabilité à 22 %.

Les données de réponse sont fournies pour les 122 patients évaluables pour la réponse selon le comité indépendant, pour l’ensemble des 138 patients pour la survie sans progression et pour les 36 patients atteints de métastases cérébrales répondeurs :

 

N

Résultats

Réponses chez les évaluables (%)

122

50

Stabilité (%)

29

Réponses chez les traités antérieurement par chimiothérapie  (%)

96

45

Durée médiane de réponse (mois)

61

11,2

Durée médiane de survie sans progression (mois) 

138

8,9

Durée médiane de réponse cérébrale (mois)

36

10,3

On voit que l’objectif principal de cette étude était atteint.

 Fait remarquable, 43% des patients ayant des métastases cérébrales à l’inclusion ont eu un réponse complète cérébrale.

Au moment du point sur l’objectif principal, la durée médiane de traitement par alectinib était de 27,1 semaines (maximum 53). La constipation (33%), la fatigue (26%), les œdèmes (25%) et les myalgies (18%) étaient les principaux effets secondaires observés. Ils étaient en général de grade 1 ou 2. A signaler 2 effets secondaires  de grade 4 (élévation des transaminases) Aucun décès lié au traitement n‘a été observé.

L’alectinib semble donc bien être un traitement très actif des patients réfractaires au crizotinib, et particulièrement chez ceux qui ont des métastases cérébrales.

Reference

Alectinib in Crizotinib-Refractory ALK-Rearranged Non-Small-Cell Lung Cancer: A Phase II Global Study.

Ou SI, Ahn JS, De Petris L, Govindan R, Yang JC, Hughes B, Lena H, Moro-Sibilot D, Bearz A, Ramirez SV, Mekhail T, Spira A, Bordogna W, Balas B, Morcos PN, Monnet A, Zeaiter A, Kim DW.

J Clin Oncol. 2015 Nov 23. pii: JCO639443. [Epub ahead of print]

89 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer