Journal of Thoracic Oncology

L’arrêt du tabac diminue la mortalité dans les études de dépistage scanographique du cancer du poumon.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

Dépistage

Il y a toujours un débat à propos de l’arrêt du tabagisme lors du dépistage du cancer du poumon :

  • certains pensant que la normalité d’un scanner pourrait conduire à la poursuite du tabac, les personnes dépistées pensant alors à tort que, puisque leur scanner est normal, elles peuvent continuer à fumer, 
  • mais d’autres, de plus en plus nombreux pensant que le dépistage est au contraire un moment favorable à l’arrêt du tabac.

L‘étude commentée ici est consacrée à l’arrêt du tabac dans les 2 programmes de dépistage menés à Milan depuis les années 2000 : une étude pilote de cohorte, conduite chez 1035 fumeurs ou anciens fumeurs, et l’étude MILD qui a inclus plus de 4000 participants randomisés en un dépistage annuel, un dépistage bisannuel et un groupe contrôle.

Pour l’étude publiée ici, 3381 participants ont été inclus, c’est à dire presque tous les participants de la cohorte ouverte et les sujets inclus dans les deux bras expérimentaux de l’étude randomisée.

Parmi ceux ci, 1797 (53%) d’entre eux étaient fumeurs actifs et 1574 anciens fumeurs.

Parmi les anciens fumeurs, 872 ont cessé leur tabagisme dès le premier scanner (55%), ce sont les «early quitters» et les 45% autres  ont cessé durant le suivi «late quitters» (pour comprendre ces chiffres, il faut savoir que le tabagisme était quantifié lors de chaque consultation liée au dépistage).

Les auteurs ont comparé la mortalité globale des participants anciens fumeurs à celle des participants qui ont poursuivi leur tabagisme et ils montrent que, par comparaison aux fumeurs, les anciens fumeurs ont une mortalité réduite de 39%. On voit sur le tableau ci dessous de façon intéressante que ce sont surtout les «early quitters»  dont la mortalité par cancer broncho-pulmonaire diminue alors que les «late quitters» bénéficient plus d’une réduction de la mortalité liée à d’autres causes, ce qui est logique puisque, de façon générale,  la baisse de la mortalité par maladies cardio-vasculaires est observée beaucoup plus rapidement que celles des cancers à l’arrêt du tabac.

 

Causes des décès (%)

 

Cancer broncho-pulmonaire

Autres cancers

Autres causes

Ensemble des décès

28

34

38

« Early quitters »

22

36

42

« Late quitters »

29

39

32

Fumeurs actifs

30

32

38

 

 On retrouve donc dans cette étude la démonstration du bénéfice induit par l’arrêt du tabac dans les études de dépistage. Ce bénéfice avait déjà été démontré dans l’étude NLST (cliquer ici).

 

Reference

Stopping Smoking Reduces Mortality in Low-Dose Computed Tomography Screening Participants.

Pastorino U, Boffi R, Marchianò A, Sestini S, Munarini E, Calareso G, Boeri M, Pelosi G, Sozzi G, Silva M, Sverzellati N, Galeone C, La Vecchia C, Ghirardi A, Corrao G.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 693-9.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer