Journal of Thoracic Oncology

L’erlotinib paraît avoir une activité supérieure au gefitinib sur les métastases méningées.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

La place de l'erlotinib et du gefitinib dans le traitement des métastases méningées des cancers bronchiques non à petites cellules a été plusieurs fois abordée sur ce site (/chez-les-kras-mutes-un-inhibiteur-de-mek-ou-du-docetaxel-en-deuxieme-ligne, /cancer-du-poumon-et-reanimation-une-etude-menee-au-bresil) mais le problème du franchissement de la barrière cérébro-méningée  de ces traitements reste débattu. Ici, c’est l’intérêt respectif de ces traitements qui est discuté en comparant gefitinib (n=11) et erlotinib (n=14) chez 25 patients coréens présentant des métastases méningées. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique  dont l’objectif principal est le taux de contrôle de la maladie défini par un examen cytologique du LCR négatif à 3 reprises (conversion cytologique négative).

Le choix entre les 2 traitements était fait par le médecin prescripteur sans que les critères de choix soient clairement définis.

Ces deux populations de malades étaient en tous points comparables. A peu près les 3/4 des patients étaient de sexe féminin et non fumeurs, Les 2/3 présentaient une mutation activatrice de l’EGFR et le statut mutationnel était inconnu chez le tiers restant. La moitié des métastases méningées étaient diagnostiquées dans les 6 mois qui suivaient le diagnostic, l’autre moitié après cette période. Les 3/4 avaient reçu une ou plusieurs lignes de chimiothérapie. Plus des 3/4 des patients avaient des métastases cérébrales simultanées.

Treize patients du groupe erlotinib et 9 du groupe gefitinib recevaient également du méthotrexate intra-thécal et les recueils de LCR étaient toujours effectués à distance de l’injection.

Dix contrôles de la maladie (examen cytologique du LCR négatif à 3 reprises) ont été observés chez ces 25 malades :

-       1 chez les 11 patients (9,1%) traités par gefitinib

-       et 9 chez les 14 traités par erlotinib (64,3 %).

Cette différence était significative (p = 0,012) et en analyse multivariée seul le type d’inhibiteur de la tyrosine kinase  utilisé était facteur prédictif indépendant de la conversion cytologique négative.

Les survies, calculées depuis les métastases méningées,  étaient de 9,5 mois pour les malades qui ont reçu de l’erlotinib versus 4,4 mois pour ceux qui ont reçu du gefitinib , mais cette différence n’était pas significative.

Cette étude parce qu’elle est rétrospective et qu’elle porte sur un petit nombre de patients n’a pas le même niveau de preuve d’une étude prospective randomisée. Néanmoins, les deux populations sont très comparables et les différences suffisamment importantes et établies par un critère de jugement précis pour que ces conclusions soient retenues, au moins tant que des données prospectives randomisées ne sont pas disponibles.  

Reference

Erlotinib versus gefitinib for control of leptomeningeal carcinomatosis in non-small-cell lung cancer.

Lee E, Keam B, Kim DW, Kim TM, Lee SH, Chung DH, Heo DS.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 1069-74.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer