Journal of Clinical Oncology

Les examens réalisés pour le bilan initial du cancer broncho-pulmonaire sont-ils toujours nécessaires ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Imagerie : Radiologie, Imagerie métabolique

Les coûts de santé ne cessent d’augmenter aux Etats-Unis et les examens d’imagerie peuvent être une cible de réduction de ces coûts. Il est apparu aux auteurs de cet article que certains examens d’imagerie pouvaient être réalisés en dehors des standards élaborés par le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) et l’American College of Radiology (ACR).

Ils ont restreint leur analyse aux patients présentant un cancer broncho-pulmonaire de stade IIB, IIIA ou IIIB et ont analysés les examens effectués 6 mois avant ou après la date du diagnostic.  

Pour ces patients les recommandations du NCCN et de l’ACR  sont d’effectuer lors du bilan initial  une imagerie cérébrale et un TEP-FDG . L’utilisation de la scintigraphie osseuse en addition de la TEP-FDG est déconseillée, car la TEP-FDG a des performances diagnostiques supérieures à celles de le scintigraphie.

Cette étude a porté sur une cohorte de 3808 patients présentant un cancer de stade IIB, IIIA ou IIIB entre 2004 et 2007.

Les imageries réalisées étaient conformes aux recommandations dans 75 % des cas pour l’imagerie cérébrale et dans 60 % des cas pour la TEP-FDG. Par ailleurs l’association d’une scintigraphie osseuse à une TEP-FDG a varié pendant la durée de l’étude de 21 à 24%.

Les facteurs associés à l’utilisation des deux examens recommandés étaient l’âge jeune et le fait d’être de race blanche. Dans les stades précoces davantage de TEP-FDG étaient aussi réalisées. Le fait d’avoir un stade précoce était également lié à une l'utilisation de la TEP-FDG et à une surprescription de scintigraphies osseuse alors que le malade avait déjà eu une TEP-FDG. Enfin la TEP-FDG était moins réalisée dans les centres universitaires que dans les centres non universitaires.

En analyse multivariée les stades avancés étaient associé avec l’adhésion aux recommandations concernant l’imagerie cérébrale tandis que l’âge élevé était inversement associé. En ce qui concerne la TEP-FDG, l’utilisation de celle-ci était plus fréquemment observée dans les dernières années de l’étude ; au contraire, la non utilisation de celles-ci étaient plus fréquente chez les patients noirs, ceux  présentant un stade avancé, et dans les hôpitaux universitaires. Quant à l’utilisation simultanée de la scintigraphie osseuse et de la TEP-FDG, elle était plus fréquente dans les premières années de l’étude est plus rare pour les malades de plus de 75 ans.

À noter enfin qu’il y avait de grandes différences de pratiques selon les régions.

En France, il ne semble pas y avoir de données de ce type disponibles, on peut penser néanmoins qu’il est vraisemblable qu’une étude de ce type montrerait aussi une grande hétérogénéité dans les pratiques.

Reference

Appropriateness of Imaging for Lung Cancer Staging in a National Cohort.

Backhus LM, Farjah F, Varghese TK, Cheng AM, Zhou XH, Wood DE, Kessler L, Zeliadt SB.

J Clin Oncol 2014 Sep 22. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer