European Journal of Cancer

Même les thromboses veineuses superficielles sont associées au risque de cancer, notamment pulmonaire.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2012

Dépistage, Diagnostic précoce

Depuis Trousseau qui il y a plus de 100 ans a décrit le lien qu’il y avait entre phlébites récidivantes et cancer, ce qui lui a malheureusement permis de faire chez lui même quelques temps plus tard le diagnostic de cancer de l’estomac, une importante littérature médicale a porté sur ce  sujet : le fait d’avoir une phlébite profonde ou une embolie pulmonaire augmente de 2 à 4 fois le risque de cancer dans la première année qui suit l’événement.

En revanche, il n’est pas connu que la phlébite superficielle puisse annoncer le diagnostiques de cancer.

Pour explorer ce sujet tous les patients atteints de thrombose veineuse profonde (45 452), d’embolies pulmonaires (24 332) ou de phlébite superficielle (7 663) issus d’un registre qui couvre la totalité du Dannemark  ont été inclus dans cette étude. Près de la moitié des patients avaient plus de 65 ans.

Durant la première année de suivi, 2,7% des patients ont eu un cancer et 7% durant le suivi ultérieur jusqu’à 15 ans.

Pendant la première année

Un nombre élevé de cancers était observé aussi bien pour les thromboses superficielles (2,2%) que pour les thromboses veineuses profondes (2,7%) ou les embolies pulmonaires (2,9%).

Comparativement à une population témoin issue du même registre, les standardised incidence ratios (SIRs) étaient de 2.46 (95% CI, 2.10–2.86) pour les thromboses superficielles, 2.75 (95% CI, 2.60–2.90) pour les profondes et 3.27(95% CI, 3.03–3.52) pour les embolies pulmonaires. Ce risque était un peu plus bas chez les sujets les plus âgés.

Les cancers les plus fréquemment rencontrés étaient les cancers du foie,du poumon, du pancréas et des ovaires ainsi que les lymphomes non hodgkiniens.

Pendant les années suivantes (jusqu’à 15 ans)

Le risque n’était que légèrement augmenté : 1.05 (95% CI, 0.96–1.16) pour les thromboses superficielles, 1.11 (95% CI 1.07–1.16) pour les profondes et  1.15 (95% CI, 1.09–1.22) pour les embolies pulmonaires.

 

 

Reference

Superficial and deep venous thrombosis, pulmonary embolism and subsequent risk of cancer.

Sørensen HT, Sværke C, Farkas DK, Christiansen CF, Pedersen L, Lash TL, Prandoni P, Baron JA.

Eur J Cancer 2012; 48 : 586-93

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer