The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Surveillance par scanner des cancers broncho-pulmonaires opérés : une étude prospective monocentrique montre que le scanner est plus sensible.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2013

Imagerie : Radiologie, Chirurgie, Dépistage, Diagnostic précoce

Il y a quelques jours, Virginie Westeel analysait sur ce site les résultats d’une étude française rétrospective sur la surveillance des cancers broncho-pulmonaires opérés (/cancer-bronchique-petites-cellules-adenocarcinomes-et-mutations-de-legfr).

Voici cette fois une nouvelle étude monocentrique, menée au Canada,  de façon cette fois prospective.  Dans cette étude, les  patients ont été surveillés tous les 3 mois pendant deux ans, puis tous les 6 mois jusqu’à 5 ans, puis annuellement par scanner faiblement dosé et radiographie pulmonaire. Les radiologues ne connaissaient pas les résultats de la radiographie pulmonaire lorsqu’ils interprétaient le scanner. L’objectif principal de l’étude n’est pas clairement défini. Il semble que ce soit la comparaison du scanner faiblement dosé et de la radiographie pulmonaire effectués chez les mêmes patients.

En 5 ans, 311 patients ont été inclus et 271 ont été analysés. Ils avaient un stade I dans près de 80% des cas, un stade 2 dans 12,5% et des stades III et IV dans 6 et 1% des cas. La plupart avaient bénéficié d’une lobectomie.

Au total 1137 paires de scanners et de radiographies pulmonaires ont été analysées : la sensibilité du scanner pour le diagnostic de nouveau cancer ou de récidive de cancer a été de 94,2% vs 21,2% pour la radiographie pulmonaire. Cette différence était très significative  (p < 0,0001). Aucun cancer visible en radiographie pulmonaire n’a pas été visible au scanner. La valeur prédictive négative du scanner était de 99,7% vs 96,2% pour la radiographie pulmonaire (p=0,007). En revanche la spécificité et la valeur prédictive positive  de la radiographie pulmonaire étaient significativement supérieures du fait qu’il y a plus de faux positifs avec le scanner.

Le taux de récidive ou de nouveau cancer était de 23,2% et la majorité de ces récidives étaient asymptomatiques. Parmi les patients atteints de ces récidives asymptomatiques, les 3/4 étaient candidats à un traitement curatif (leur médiane de survie était de 69 mois) alors que tous les patients qui étaient symptomatiques étaient inéligibles à un traitement à visée curative et avaient une médiane de survie de 15 mois. Ces différences de survie étaient aussi significatives.

Parce qu‘elle est monocentrique, parce qu’il s’agit d’une comparaison de deux examens effectués chez le même malade et non d’une étude randomisée et parce qu’elle porte sur peu de patients,  la méthodologie de cette étude est très discutable. Néanmoins elle va dans le sens de toutes les études menées dans le dépistage du cancer broncho-pulmonaire  qui ont démontré que le scanner est plus sensible que la radiographie pulmonaire.  Elle laisse espérer l’impact positif du scanner sur la survie des récidives. Il reste à démontrer dans une étude randomisée, que la survie globale des patients qui ont été inclus dans un bras comportant un scanner est significativement meilleure que celle des patients randomisés dans un bras qui ne comporte qu’examen clinique et radiographie pulmonaire : c’est l’objectif de l’essai IFCT 0302 (http://www.ifct.fr/), qui a achevé ses inclusions avec plus de 1700 patients et dont les conclusions sont attendues par le monde entier car c’est actuellement la seule étude capable de répondre à cette question.

Reference

Minimal-dose computed tomography is superior to chest x-ray for the follow-up and treatment of patients with resected lung cancer.

Hanna WC, Paul NS, Darling GE, Moshonov H, Allison F, Waddell TK, Cypel M, de Perrot ME, Yasufuku K, Keshavjee S, Pierre AF

J Thorac Cardiovasc Surg 2014; 147 : 30-5. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer