Thorax

Peut-on se servir des modèles d’aide au diagnostic issus du dépistage pour une population générale ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2018

Imagerie : Radiologie, Dépistage, Diagnostic précoce

 

De nombreux modèles d’aide au diagnostic de nodules ont été décrits durant ces dernières années, et la semaine dernière nous commentions sur ce site un travail récent combinant la recherche de deux protéines à des facteurs cliniques classiques (cliquer ici). Le premier est le plus connu d’entre eux est le Pan-Canadian Early Detection of Lung Cancer Study (PanCan) model connu aussi comme "Brock model" et l’étude à l’origine du développement de ce modèle a été publiée en 2013 dans le New England Journal of Medicine (cliquer ici pour un accès gratuit). Ce modèle a une valeur prédictive élevée validée par plusieurs études. Mais les nodules dépistés sont-ils totalement comparables aux nodules découverts en dehors du dépistage ? C’est la question que pose cette étude menée dans deux centres académiques hollandais chez des sujets de plus de 40 ans chez lesquels un scanner thoracique a été réalisé entre 2004 et 2012. 

Pendant cette période, 16850 sujets du centre A et 23454 du centre B étaient éligibles. Cette liste a été croisée avec le registre national des cancers et 1095 et 2124 malades des centres A et B ont été ainsi diagnostiqués  comme ayant un cancer broncho-pulmonaire. Seuls les patients qui ont eu un scanner dans les deux mois précédant le diagnostic de cancer et dont les images avaient une qualité suffisante ont été inclus. Il restait ainsi respectivement 441 cancers de poumon dont le diagnostic était  vérifié et ces cas ont été comparés à 1405  nodules dans le cadre d’une étude cas-témoins. 

En moyenne les cas étaient plus âgés que les contrôles, plus de 80% des nodules inclus dans l’étude étaient solides. Les nodules malins avaient une taille supérieure à celle des nodules bénins, siégeaient plus souvent dans les lobes supérieurs et étaient plus souvent spiculés. 

Les aires sous la courbe ROC (AUC) des centres A et B étaient à 0,901 et 0,911 et la valeur prédictive négative dans les 2 centres était très élevée comme le montre le tableau ci-dessous :

 

AUC

Sensibilité (%)

Spécificité (%)

VPP (%)

VPN (%)

Centre A

0,901

75

86

10

99

Centre B

0,911

81

84

14

99

Cette étude est la première qui valide ce modèle en en dehors du dépistage dans une large population hétérogène de patients qui effectuent un scanner thoracique. Les conclusions de cette étude sont que ce modèle est discriminant et peut permettre pour cette population de personnaliser  le risque de malignité  et donc d’adapter le suivi à ses résultats. 

 

 

 

 

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Reference

Brock malignancy risk calculator for pulmonary nodules: validation outside a lungcancer screening population.

Chung K, Mets OM, Gerke PK, Jacobs C, den Harder AM, Scholten ET, Prokop M, de Jong PA, van Ginneken B, Schaefer-Prokop CM.

Thorax2018; 73 : 857-863

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