Clinical Lung Cancer

Programmes de formation sur le dépistage du cancer broncho-pulmonaire aux USA.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2022

Dépistage

La réduction de la mortalité par cancer broncho-pulmonaire grâce au dépistage par scanner thoracique faiblement dosé est démontrée depuis 10 ans maintenant. Dès que cette démonstration a été faite  des recommandations de l’USPSTF (U.S. Preventive Services Task Force) ont été très vite disponibles aux USA. Ces recommandations préconisaient le dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner chez les fumeurs et anciens fumeurs de 55 à 80 ans qui ont fumé au moins 30 PA[1] et qui, s’ils sont anciens fumeurs, ont interrompu leur tabagisme depuis moins de 15 ans, En dépit de ces recommandations les centres américains agréés pratiquent encore peu le dépistage puisque le taux de participation ne dépasserait pas actuellement 16%. Ces constatations ont été faites en particulier dans les centres de santé agréés par le gouvernement fédéral (FQHC) qui desservent environ 29 millions de personnes issues des populations défavorisées aux quels ils offrent des soins de première intention et des actions de prévention. En Californie il existe 75 centres de ce type et les patients qui résident à proximité de ces sites sont souvent à haut risque de cancer broncho-pulmonaire. Pourtant peu de personnes sont adressées dans les centres de dépistage en partie du fait du faible niveau de connaissance des personnels de santé (providers) médecins et infirmières et des assistants médicaux sur le dépistage du cancer broncho-pulmonaire. 

Ce travail est basé sur l’hypothèse qu’un programme éducatif destiné à ces personnels leur permettant d’acquérir des connaissances sur le dépistage du cancer broncho-pulmonaire serait susceptible d’améliorer le taux de réalisations de scanners de dépistage. 

Pour cette étude, deux FQHC de la région de Los Angeles accueillant un taux élevé de patients à faibles revenus et de populations non anglophone ont été choisis. Ces deux centres ont une importante activité puisqu’ils voient chaque année 12800 et 15000 patients. 

Deux séances d’éducation de 45 à 60 minutes ont été proposées dans chaque centre et données par un chirurgien thoracique et une infirmière attachée à une consultation de sevrage tabagique. Elles apportaient  des connaissances de base notamment sur le cancer bronchique non à petites cellules en général (épidémiologie, bilan, traitement),  les études réalisées et les critères d’éligibilité, le rapport bénéfice/risque du dépistage et le sevrage tabagique.  Des brochures dans différentes langues leur étaient fournies. Une évaluation des connaissances était réalisée avant et après cette formation auprès des 29 personnes participant à ce programme éducatif. Cette enquête a principalement montré que :

  • 69% des personnes pensaient à tort que le dépistage n’était pas remboursé, et 50% pensaient que le dépistage était trop couteux pour le système de santé américain,
  • La majorité des personnes pensaient qu’il n’y avait pas de bénéfice du dépistage qui soit démontré (69 %), qu’il y avait un grand nombre de faux positifs (69 %) et  n’avaient pas connaissance du rapport bénéfice risque (77 %). 

La comparaison des questionnaires remplis avant et après la formation montrait une amélioration des réponses et surtout une meilleure connaissance de l’identification des personnes concernées par le dépistage  (p=0,015).  

Enfin, en un an le nombre de scanners de dépistage effectués dans ces deux centres est passé respectivement de 9 et 0 à 138 et 198. 

Ce travail démontre clairement combien ces formations ont été utiles. Au moment où la France va enfin s’impliquer dans des campagnes de dépistage, il sera utile de prévoir la réalisation d’actions de formations comparables.     

 

[1] 20 PA dans une actualisation de ces recommandations publiée en 2021 (cliquer ici).

Reference

A Lung Cancer Screening Education Program Impacts both Referral Rates and Provider and Medical Assistant Knowledge at Two Federally Qualified Health Centers.

Akhtar A, Sosa E, Castro S, Sur M, Lozano V, D'Souza G, Yeung S, Macalintal J, Patel M, Zou X, Wu PC, Silver E, Sandoval J, Gray SW, Reckamp KL, Kim JY, Sun V, Raz DJ, Erhunmwunsee L.

Clin Lung Cancer 2021. Online ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer