Thorax

Quel est l’avenir des nodules incidents dans l’étude NELSON ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2019

Imagerie : Radiologie, Dépistage

La découverte de nodules sur un scanner de dépistage n’a pas ma même signification selon qu’elle a lieu lors du premier scanner (car elle peut exister depuis longtemps) ou sur les scanners ultérieurs (car son apparition est forcément récente … Encore qu’il est des cas où la relecture rétrospective des scanners montre que l’image existait déjà).

Le but de cette étude est d’évaluer l’avenir des malades chez lesquels un nodule incident solide non calcifié a été découvert sur les deuxièmes et troisièmes scanners de l’étude NELSON. Un nodule était défini ainsi lorsque le scanner précédent   était normal ou lorsque sa lecture rétrospective découvrait un nodule <15mm3, donc à la limite de la détection.

Dans cette étude, les nodules étaient décrit en 4 catégories :

  • NODCAT 1 : nodule calcifié ou radiologiquement bénin, poursuite du dépistage.
  • NODCAT 2 : nodule de 15 à 50 mm3, scanner à un an.
  • NODCAT 3 : nodule de 50 à 500 mm3, nouveau scanner à 6-8 semaines et  calcul du temps de doublement. 
  • Et NODCAT 4 : nodule >500 mm3. Dans ce cas la personne  est directement adressé au pneumologue. 

Au total, 680 participants avec 1020 nouveaux nodules ont été inclus dans cette étude. Parmi ces 1020 nodules, 25 (2,5%) étaient des cancers du poumon et une minuscule opacité <15 mm3 été détectée rétrospectivement dans ¼ des cas.

Nodules régressant

Plus de la moitié (55%) de ces nodules ont régressé chez 47% des participants.  Ainsi 53% des participants avaient au moins un nodule non régressif.

Le fait de voir rétrospectivement un minuscule nodule rendait la régression significativement moins probable que lorsque le scanner précédent était négatif (22 vs 65%).

Nodules ne régressant pas 

Parmi les participants qui avaient un nouveau nodule non régressif, chez 7%  d’entre eux de nodule correspondait à un cancer broncho-pulmonaire qui dans plus de 9 cas sur 10 était un cancer de stade I. 

Le volume nodulaire élevé et un temps de doublement rapide étaient l’un et l’autre en faveur du diagnostic de cancer : par exemple un nouveau nodule solide qui avait soit un temps de doublement ≤ 590 jours ou un volume  ≥200 mm3 avait pour le diagnostic de cancer une sensibilité de 100%, une spécificité de 84% et une valeur prédictive positive de 27%. 

Cette étude montre une fois encore combien il est utile de prendre un compte non seulement le volume nodulaire mais aussi son temps de doublement. Elle démontre aussi que plus de la moitié des nodules incidents régressent ce que nous devons garder en mémoire même en en dehors du dépistage :  l’apparition d’un nodule est loin d’être toujours synonyme de malignité. 

 

 

Reference

Persisting new nodules in incidence rounds of the NELSON CT lung cancer screening study.

Walter JE, Heuvelmans MA, Ten Haaf K, Vliegenthart R, van der Aalst CM, Yousaf-Khan U, van Ooijen PMA, Nackaerts K, Groen HJM, De Bock GH, de Koning HJ, Oudkerk M.

Thorax.2019; 74 : 247-253

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