Chest

Quelle est la pratique américaine de l’exploration cérébrale systématique des cancers de stade IA ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2016

Imagerie : Radiologie, Chirurgie, Dépistage, Diagnostic précoce

Faut-il explorer l’encéphale de tous les patients qui présentent un cancer bronchique non à petites cellules de stade I lorsqu’ils n’ont pas de symptômes ? Beaucoup de recommandations le conseillent comme les recommandations françaises proposent de réaliser une IRM, ou à défaut un scanner injecté, chaque fois que la tumeur est accessible à un traitement locorégional.

La Society of Thoracic Surgeons a répondu non à cette question il y a 3 ans en s’appuyant sur le fait que la prévalence des métastases cérébrales asymptomatiques chez ces patients ne serait que de 1,3% (cliquer ici).

Pour apporter de nouvelles données sur ce sujet en connaissant mieux les pratiques actuelles, les auteurs californiens de ce travail ont repris les données du NLST (cliquer ici).

Dans cet essai, parmi plus de 53 000 personnes enrôlées, 2150 cancers broncho-pulmonaires ont été diagnostiqués  chez 2050 personnes dont 643 avaient un cancer classé initialement cT1N0M0 dont la taille pathologique ne dépassait 30 mm.

Parmi ces patients, 77 seulement ont eu une imagerie cérébrale pendant les 60 jours qui suivaient le diagnostic et avant la chirurgie et 566 n’en ont pas eu.

Les caractéristiques des patients qui avaient eu une imagerie cérébrale différaient significativement de ceux qui n’en avaient pas eu sur plusieurs points : ils étaient un peu plus âgés, avait une tumeur un peu plus volumineuse, avait plus fréquemment une tumeur de stade IB, et un taux plus élevé de résections chirurgicales. En analyse multivariée la taille de la tumeur > 20mm et l’âge étaient indépendamment associés avec la réalisation d’une imagerie cérébrale.

On retiendra essentiellement de cet article que, même dans des centres aussi prestigieux que ceux  qui ont participés au NLST, les recommandations de pratiquer une imagerie cérébrale systématique chez les malades asymptomatiques qui ont un cancer de petit volume ne sont pas suivies. Dans les tumeurs de petit volume,  il est possible que ceci soit légitime légitime, mais cet article ne le démontre pas. 

Reference

Brain Imaging for Staging of Patients With Clinical Stage IA Non-small Cell Lung Cancer in the National Lung Screening Trial: Adherence With Recommendations From the Choosing Wisely Campaign.

Balekian AA, Fisher JM, Gould MK.

Chest 2016; 149 : 943-50.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer