Lancet oncology

Quelle est la signification des nodules qui, dans l’étude NELSON, apparaissent lors de deuxième et troisième scanners et n’existaient pas au premier ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Le but de cette étude est d’analyser la fréquence, la nature et l’évaluation des nodules solides qui apparaissent lors des scanners de dépistage qui suivent le premier scanner dans l‘étude européenne NELSON dont nous avons commenté les premiers résultats sur ce site à de nombreuses reprises. Dans cette étude belge et hollandaise ont été inclus, de décembre 2003 à juillet 2006, 15822 dont la moitié (n=7915) ont été dépistés pas scanner faiblement dosé.

Les critères d’inclusion étaient différents de ceux du NLST : les fumeurs ou anciens fumeurs, ayant arrêté depuis moins de 10 ans,  devaient avoir fumé au moins 15 cigarettes par jour pendant plus de 25 ans  ou au moins 10 cigarettes par jour pendant plus de 30 ans, ce qui fait 15 à 18 PA au lieu des 30 PA de l’étude NLST. Les patients pouvaient aussi être plus jeunes que ceux du NLST puisqu’ils pouvaient avoir entre 50 et 75 ans au lieu de 55-75 ans dans l’étude NLST.

Dans cette étude, le premier scanner après le scanner initial avait lieu 1 an après, le troisième 2 ans après le deuxième et le quatrième 2 ans et demi après le troisième, c’est à dire 5,5 ans après le scanner initial (ce dernier n’a pas été inclus dans l’analyse). 

Les participants retenus dans cette analyse étaient donc  tous ceux qui avaient un nodule solide de plus de 15 mm3 apparaissant lors du deuxième ou troisième scanner (c’est à dire environ 3 mm de diamètre).  Pour être retenu, il  fallait que ce nodule n’existe pas sur le scanner initial, ne soit pas calcifié et soit purement solide : ceci a représenté pour les deuxième et troisième dépistages 1222 nouveaux nodules non calcifiés chez 787 participants (11% des 7285 participants qui ont eu un deuxième et troisième dépistage).

Quarante neuf (6%) de ces participants qui avaient un nouveau nodule solide avaient un cancer broncho-pulmonaire.

Ces nodules étaient d’autant plus souvent malins que le tabagisme cumulé était plus élevé et qu’il n’y avait pas de nodule sur le scanner initial. En revanche l’âge n’intervenait pas sur la probabilité de malignité.

Le volume de ces nouveaux nodules solides était fortement lié à la probabilité de cancer comme le montre le tableau ci dessous où est inscrite la probabilité de cancer cumulée pour les deuxième et troisième rounds : 

Valeur seuil (mm3)[1]

Probabilité de cancer broncho-pulmonaire (%)

<27

0,5

27 à 206

3,1

≥206

16,9

 Le temps de doublement des nodules malins était significativement plus court que celui des nodules bénins (139 vs 278 jours, p<0,0001).

Moins de la moitié (40%) de ces nouveaux nodules ainsi détectés avaient 500 mm3 ou plus lors de leur première mesure (souvent des épidermoïdes ou des cancers bronchiques à petites cellules).

La plupart de ces cancers étaient des cancers de stade I : 79% au second round et 64% au troisième.

Cet article apporte un certain nombre de données concernant ces nouveaux nodules incidents : 1) on en détecte chez 5 à 7% des participants à chaque dépistage, 2) ils ont une plus forte probabilité d’être malins que les nodules détectés au premier scanner, 3) ils sont plus évolutifs que ces derniers, 4) Ils sont d’autant plus fréquemment malins que le tabagisme est élevé et qu’ils sont volumineux, 5) 60% ont un volume ≤500m3 c’est à dire un diamètre inférieur à 10 mm. 

 

[1] Etablies à partir de courbes ROC 

Reference

Gefitinib as first-line treatment for patients with advanced non-small-cell lung cancer with activating Epidermal Growth Factor Receptor mutation: implications for clinical practice and open issues.

Gridelli C, De Marinis F, Di Maio M, Cortinovis D, Cappuzzo F, Mok T.

Lung Cancer. 2011 ; 72 : 3-8.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer