Lung Cancer

Quelles sont les barrières au dépistage aux USA

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2017

Dépistage

Nous avons commenté sur ce site il y a 4 mois une étude qui montrait que bien qu’aux USA le dépistage scanographique du cancer broncho-pulmonaire soit recommandé, les pratiques des médecins généralistes restaient pour l’instant très éloignées de ces recommandations, souvent du fait qu’un grand nombre de médecin généralistes  n’avaient pas les connaissances nécessaires, tant des raisons scientifiques de ces recommandations que des modalités pratiques et des coûts du dépistage (cliquer ici) .

L’article que publie Lung Cancer cherche à définir les barrières à la mise en place de ce dépistage aux Etats-Unis en interrogeant non seulement des médecins, mais aussi des infirmières ou des assistants médicaux et également des personnes à risque.

Les médecins, infirmières ou assistants médicaux contactés devaient travailler dans le domaine des « soins primaires » c'est à dire des soins de premier recours. Ils étaient interrogés sur les recommandations et participaient à un séminaire en ligne où les résultats du NLST, la gestion des positifs et les modalités de remboursement étaient expliqués.

Les personnes à risque devaient avoir les critères de l’USPSTF issus du NLST (55-80 ans, au moins 30 PA et s’ils étaient anciens fumeurs, arrêt depuis moins de 15 ans).  Ils étaient informés par deux vidéos puis interrogés sur les bénéfices et barrières qu’ils percevaient.

Vingt-trois  travailleurs de santé ont été interrogés. Tous disaient proposer en routine le dépistage par mammographie, PSA, etc. La plupart pensaient que le dépistage du cancer du poumon n’était pas recommandé. Ils reconnaissaient n’avoir à ce sujet que des connaissances limitées mais étaient prêts à le recommander s’ils étaient mieux informés. Pour eux les barrières principales étaient les coûts et les faux positifs.

Trente-huit personnes à risque ont été interrogées et si certains avaient entendu parler du dépistage par radiographie pulmonaire, la plupart ne connaissaient rien du dépistage scanographique. Ici aussi les barrières concernaient les coûts mais aussi le fait de risquer d’apprendre une mauvaise nouvelle.

Cette étude montre bien que même aux USA où le dépistage scanographique est recommandé, encore beaucoup d’obstacles à sa mise en œuvre persistent. Lorsque ce dépistage sera recommandé et remboursé en France, la mise en place d’une information des médecins généralistes et des candidats au dépistage sera nécessaire. 

Reference

High-risk community and primary care providers knowledge about and barriersto low-dose computed topography lung cancer screening.

Simmons VN, Gray JE, Schabath MB, Wilson LE, Quinn GP.

Lung Cancer 2017; 106 : 42-49

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer