Cancer

A qui le dépistage scanographique profite-t-il ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2013

Dépistage, Diagnostic précoce

Voici encore un article qui porte sur les résultats de l’essai NLST  déjà largement commentés sur ce site (voire notamment : /prev-em-onco/2164, /prev-em-onco/3326, /prev-em-onco/3409).

Le but de cet article est d’analyser la réduction de mortalité dans le groupe scanner comparativement au groupe radiographie en fonction d’un certain nombre de caractéristiques initiales de la population et d’examiner également la survie en fonction de l’histologie.

On voit sur le tableau ci dessous qu’aucun facteur ne confère un effet protecteur significativement supérieur. Seule une tendance, qui n’atteint pas la significativité, est observée pour les femmes :

Variable

Bras

RR de décès par cancer broncho-pulmonaire

p

Femmes

Scanner

0,73

 

0,08

Radio

Référence

Hommes

Scanner

0,92

Radio

Référence

< 65 ans

Scanner

0,82

 

0,6

Radio

Référence

≥ 65 ans

Scanner

0,87

Radio

Référence

Fumeurs

Scanner

0,81

 

0,4

Radio

Référence

Anciens fumeurs

Scanner

0,91

Radio

Référence

Quand on examine la survie spécifique en fonction de l’histologie des cancers, on voit que l’effet protecteur du scanner de dépistage s’exprime  de façon significative pour les  adénocarcinomes et les cancers indifférenciés mais pas pour les épidermoïdes, les cancers bronchiques à petites cellules ou même les cancers bronchiolo-alvéolaires.

A titre d’exemple le taux de survie à 6 ans des adénocarcinomes calculé à partir du diagnostic est 59,1% dans le bras scanner vs 33,2% dans le bras radiographie (p<0,0001). Pour les épidermoïdes en revanche, le taux de survie à 6 ans calculé à partir du diagnostic est 50,7% dans le bras scanner vs 48,5% dans le bras radiographie (p=0,8).

Cette étude est intéressante par qu’elle apporte des arguments supplémentaires à l’affirmation que les résultats du NLST ne s’appliquent qu’à une population comparable à celle du NLST : même proportion de femmes, même taux attendu d’adénocarcinomes.

Or dans la littérature, les caractéristiques des participants aux études sont très différentes. Par exemple, le pourcentage de femmes incluses, dont on voit qu'il joue un rôle protecteur supérieur à celui des hommes dans le groupe scanner presque significatif et qui est de 41% dans l’étude NLST,  va de 45% dans l’étude danoise à 0% dans l’étude DANTE. C’est dire combien la comparaison des résultats de l’étude NLST aux études européennes à petits effectifs est hasardeuse. 

Reference

The national lung screening trial: Results stratified by demographics, smoking history, and lung cancer histology.

Pinsky PF, Church TR, Izmirlian G, Kramer BS.

Cancer 2013; 119 : 3976-83

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer