Journal of Thoracic Oncology

Réponse à la reprise du crizotinib chez un patient ayant antérieurement répondu puis progressé sous ce traitement.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2013

Thérapeutique ciblée

Cette observation est celle d’une femme de 63 ans non fumeuse ALK positive en FISH qui, 8 mois après chimiothérapie néo-adjuvante et pneumonectomie pour adénocarcinome de stade IIIA, développe des métastases multiples. Elle reçoit un traitement par crizotinib auquel elle répond. Huit mois plus tard elle progresse au niveau d’une métastase surrénalienne. Elle reçoit alors une radiothérapie stéréotaxique et poursuit le crizotinib. Quatre mois plus tard elle progresse à nouveau sur un ganglion rétropéritonéal qui est traité encore par radiothérapie stéréotaxique sans interruption du crizotinib. Six mois plus tard, donc 18 mois après le début du traitement par crizotinib, elle progresse sur plusieurs sites et le crizotinib est interrompu. Pendant les mois qui suivent, elle reçoit du pemetrexed au quel elle répond et une radiothérapie stéréotaxique sur 2 métastases cérébrales. Cinq mois plus tard, une métastase rénale progresse et le crizotinib est repris. Six semaines plus tard la lésion rénale a régressé de 44%.

Cette très intéressante observation en rappelle d’autres, rapportées sur ce site, concernant les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. On savait que chez  des malades porteurs de mutations EGFR,  qui avaient répondu aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR, on pouvait, lors de la progression poursuivre l’erlotinib ou le gefitinib et y associer des traitements locaux quand cela était possible (/un-etude-de-phase-ii-dans-les-thymomes-malins, /afatinib-et-metastases-cerebrales). Cette stratégie de la poursuite du traitement a aussi l’intérêt d’éviter des évolutions explosives à l’arrêt du traitement telles qu’elles ont été décrites (/faut-il-irradier-les-metastases-cerebrales-asymptomatiques-des-cbnpc-metastatiques ). On savait aussi qu’on pouvait,  lorsqu’on arrêtait l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  pour progression, reprendre secondairement ce traitement et observer à nouveau une réponse, ceci témoignant de la réémergence d’un clone sensible.

Il semble bien maintenant que ces donnés puissent être appliquées au crizotinib chez les patients porteurs d’une translocation ALK-EML4.

 

Reference

Response to Crizotinib Rechallenge after Initial Progression and Intervening Chemotherapy in ALK Lung Cancer.

Browning ET, Weickhardt AJ, Camidge DR.

J Thorac Oncol.  2013; 8 : e21. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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