Lung Cancer

Scanner de dépistage annuel ou bisannuel ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2016

Dépistage

Les recommandations suggèrent pour le dépistage du cancer broncho-pulmonaire la pratique d’un scanner faiblement dosé chaque année pour les fumeurs de 55 à 74 ans qui ont fumé au moins 30 PA ou chez les anciens fumeurs de même âge et de même tabagisme cumulé s’ils se sont arrêtés de fumer il y a moins de 15 ans. Les recommandations du Cancer Care Ontario guideline suggèrent qu’après les 3 premier scanners, les scanners ne soient réalisés que tous les deux ans (scanner bisannuel). Toutefois, si on perçoit bien les avantages  qui en découlent, il n’est pas démontrée actuellement que le bénéfice soit le même que celui du scanner annuel. 

A partir d’un modèle élaboré au Canada, OncoSim, incorporant des données de santé publique et de coûts issues notamment d’un  registre, les auteurs ont cherché à comparer sur une période de 20 ans un dépistage par scanners annuels à un dépistage pas scanners bisannuels. 

Plusieurs scenarios ont été testés faisant varier la sensibilité et la spécificité ainsi que les stades des cancers découverts.

Comparer à l’absence de dépistage :

  • l’augmentation des coûts lés au dépistage, lorsque celui-ci est réalisé tous les deux ans,  est moins importante que lorsqu’il est annuel (1,5–1,7 vs 2,7 milliards de $ canadiens).
  • L’augmentation du nombre d’années de vies gagnées est en revanche moindre que lorsque le scanner est réalisé chaque année.
  • Mais les résultats en terme d’années de vies gagnées pondérées par la qualité de vie  (QALY) sont extrêmement proches que le scanner soit réalisé tous les ans ou tous les deux ans.
  • Enfin, quelque que le programme étudié soit annuel ou bisannuel, y ajouter un programme de sevrage tabagique diminue énormément le rapport coût/efficacité.

Ces données ne sont pas suffisantes pour conclure définitivement mais ils apportent des informations qui vont dans le même sens que les arguments apportés par Patz en mai denier (cliquer ici). Il sera intéressant de lire avec attention les résultats de l’étude NELSON lorsqu’ils seront publiés puisque, dans cette étude, le premier scanner après le scanner initial a lieu 1 an après, le troisième 2 ans après le deuxième et le quatrième 2 ans et demi après le troisième, c’est à dire 5,5 ans après le scanner initial. La nécessité de coupler au dépistage un programme de sevrage tabagique, comme l’avait suggéré l’équipe de U Pastorino (cliquer ici) trouve ici une nouvelle confirmation. 

Reference

Biennial lung cancer screening in Canada with smoking cessation-outcomes and cost-effectiveness.

Goffin JR, Flanagan WM, Miller AB, Fitzgerald NR, Memon S, Wolfson MC, Evans WK.

Lung Cancer 2016; 101 : 98-103

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer