Journal of Thoracic Oncology

Surveillance à long terme des nodules subsolides

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2018

Imagerie : Radiologie, Dépistage

Les responsables de l’un des trois programmes de dépistage du cancer broncho-pulmonaire en Italie, l’étudeMILD (Multicenter Italian Lung Detection) se sont particulièrement intéressé aux nodules subsolides, qu’il s’agisse de nodules totalement ou partiellement subsolides. 

Le but de l’étude qui est publiée ici est de déterminer le risque de cancer du poumon et le risque de décès par cancer du poumon chez des sujets chez lesquels des nodules subsolides ont été découverts et suivis pendant cette étude.   

Au total 6541 nodules ont été détectés chez 1277 des 2303 (55,5%) sujets dépistés. Parmi ceux-ci 389 des 2303 (16,9%) avaient un nodule subsolide dont le volume médian était de 211 mm3. Les femmes et les fumeurs actifs avaient plus fréquemment des nodules subsolides que des nodules solides. Ces nodules étaient plus fréquents lors du scanner initial (12,3%) que sur les scanners ultérieurs (2,3%).  

Pendant près de 10 ans de suivi, le HR de cancer broncho-pulmonaire chez les sujets qui avaient un nodule subsolide était de 6,77% plus élevé que chez ceux qui avaient un nodule solide chez lesquels le risque était de 4,93%. 

Fait intéressant, ces cancers diagnostiqués chez des patients qui avaient des nodules subsolides étaient le plus souvent (73%) développés dans des territoires différents de ceux des nodules qui étaient suivis :

  • Les 8 cancers développés à partir d’un nodule subsolide ont tous été opérés : il s’agissait dans les 8 cas d’un adénocarcinome. Ces cancers apparaissaient tardivement puisque la durée médiane de surveillance active était de 77 mois. 
  • Les 22 cancers non développés à partir d’un nodule subsolide surveillé apparaissaient plus tôt (médiane de 52 mois après la détection d’un nodule subsolide). Tous n’étaient pas des adénocarcinomes et tous n’étaient pas des cancers de stades précoces. 

Vingt cinq des 389 sujets qui avaient un nodule subsolide sont décédés durant cette longue période ; 8 de cancers broncho-pulmonaires qui n’étaient pas développés dans le territoire des nodules subsolides, 7 de cancers non pulmonaires et 19 de causes non cancéreuses.  Aucun n’est décédé de cancer lié à un nodule subsolide de sorte que la survie spécifique des malades atteints de cancer développé sur un nodule subsolide était de 100%, alors qu’elle n’était que de 63,6% chez les malades atteints de cancers du poumon  développés dans un autre site. 

Cette intéressante étude fournit, grâce à la description d’un suivi très prolongé, deux informations qui nous paraissent importantes, même s’il ne faut pas oublier que ces résultats sont basés sur de petits effectifs 

  1. La découverte de nodules subsolides doit conduire à un suivi très prolongé. Cela on le savait déjà (cliquer ici) mais ce qui est nouveau c’est que l’objectif de ce suivi est double : surveiller les nodules subsolides bien sûr mais aussi rechercher attentivement un cancer dans un autre territoire.
  2. Ces nodules subsolides surveillés puis opérés parce qu’ils se modifient correspondent toujours à des adénocarcinomes qui ont un excellent pronostic. 

 

     

 

 

Reference

Long-Term Active Surveillance of Screening Detected Subsolid Nodules is a Safe Strategy to Reduce Overtreatment.

Silva M, Prokop M, Jacobs C, Capretti G, Sverzellati N, Ciompi F, van Ginneken B, Schaefer-Prokop CM, Galeone C, Marchianò A, Pastorino U.

J Thorac Oncol. 2018 Oct;13(10):1454-1463

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer