Chest

Thromboses découvertes au moment du diagnostic initial de cancer broncho-pulmonaire

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Qualité de vie / Soins palliatifs, Dépistage, Diagnostic précoce

Cette étude prospective multicentrique chinoise avait pour but de préciser la fréquence et les facteurs prédictifs des évènements thrombo-emboliques, systématiquement recherchés à l’imagerie, chez les patients hospitalisés pour le diagnostic initial de cancer broncho-pulmonaire.

Au total, 673 patients éligibles sur 698 enrôlés dans l’étude ont été finalement inclus. Ils avaient en moyenne 64 ans, près de la moitié avaient un adénocarcinome et 43 % d’entre eux avaient un cancer métastatique.

Chez ces patients, 89 évènements thrombo-emboliques (13,2%) ont été observés :

-       42 phlébites des membres inférieurs, dont les ¾ étaient asymptomatiques,

-       33 embolies pulmonaires

-       et 14 associations des deux.  Neuf ces 47 patients qui avaient  des embolies pulmonaires avaient des symptômes pulmonaires non spécifiques. Aucune embolie n’a été fatale.

Parmi les facteurs étudiés comme possiblement liés au diagnostic de phlébite ou d’embolie,

-       l’âge, le sexe, le PS, le tabagisme, un diabète associé, une hypertension artérielle, une insuffisance coronarienne et une hyperplaquettose n’étaient pas liés.

-       En revanche, un certain nombre de facteurs augmentaient le risque de  complications thromboemboliques :

o   Le risque de thrombose pulmonaire était plus élevé chez les patients atteints d’un cancer métastatique ou présentant une hyperleucocytose,

o   Le risque d’embolie était plus élevé chez les patients les plus jeunes, chez ceux qui avaient un adénocarcinome et une anémie. Les auteurs insistent sur le fait que l’ACE quand il est élevé peut inciter à rechercher plus particulièrement les embolies pulmonaires. 

Cette étude souligne un risque bien connu et montre quelques facteurs prédictifs qui devaient, selon les auteurs, inciter à rechercher plus particulièrement des complications thromboemboliques.

Beaucoup de questions demeurent néanmoins, par exemple : tous ces patients étant hospitalisés, les résultats auraient-ils été les mêmes chez des patients ambulatoires ? Quelle est la signification et surtout quel est l’avenir des petites embolies pulmonaires asymptomatiques qu’on découvre fortuitement chez un patient asymptomatique sur le scanner diagnostique ? Quel est chez ces malades le rapport bénéfice risque d’un traitement anticoagulant, notamment chez ceux qui ont des hémoptysies ? Faut-il faire chez les malades alités un traitement prophylactique ? 

Reference

Prevalence and Associations of VTE in Patients With Newly Diagnosed Lung Cancer.

Zhang Y, Yang Y, Chen W, Guo L, Liang L, Zhai Z, Wang C; China Venous Thromboembolism (VTE) Study Group.

Chest 2014; 146 : 650-8

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