Thorax

Un modèle pour aider le généraliste à penser au cancer broncho-pulmonaire ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

Dépistage, Diagnostic précoce

Si le cancer broncho-pulmonaire est souvent asymptomatique dans les stades très précoces, les symptômes en revanche sont fréquemment constatés dans les formes plus tardives et ces symptômes existent souvent longtemps avant que le diagnostic ne soit porté. Les auteurs citent une étude dans la quelle les symptômes de patients atteints de cancer broncho-pulmonaire étaient présents entre 4 mois et deux ans avant le diagnostic.

Comment peut-on aider les généralistes à reconnaître plus tôt les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire ? C’est un souci légitime et souvent exprimé des auteurs anglais et plusieurs artcles sur ce thème ont déjà été abordés sur ce site (/prev-em-onco/2973, /prev-em-onco/3001).

Pour répondre à cette question, cette étude a été menée sur une grande base de donnée anglaise qui a permis la comparaison de 12 074 cas incidents de cancer broncho-pulmonaire à 10 fois plus de contrôles (120 731).

De façon attendue, les patients qui consultaient leurs généralistes pour des symptômes aspécifiques (toux, dyspnée etc) étaient plus nombreux parmi les patients qui avaient dans les mois suivants un cancer broncho-pulmonaire que chez les autres.

Un certain nombre de variables associées de façon indépendante au cancer broncho-pulmonaire ont pu être ainsi repérées et incluses dans un modèle :  l’âge, le sexe, un indice de pauvreté (Townsend deprivation quintiles), le tabagisme (statut et nombre de cigarettes fumées quotidiennement), nombre de consultations auprès de généralistes et symptômes (toux, hémoptysie, dyspnée, amaigrissement, infections des voies respiratoires supérieures et inférieures, pneumopathies infectieuses, BPCO, douleurs thoraciques, modification de la voix). Un score a pu être ainsi calculé, chacune de ces variables ayant un poids spécifique.

Près de 2 millions de personnes ont ensuite été utilisées pour valider ce score de façon prospective.

Si le généraliste a un ordinateur ouvert pendant sa consultation, s’il a le temps d’y rentrer les données ayant trait à l’âge, au sexe, au statut social, au tabagisme et aux symptômes des nombreux  patients qui le consultent chaque jour pour des symptômes respiratoires,  il pourra calculer un risque et demander ou ne pas demander la réalisation d’une radiographie pulmonaire.

Si, ce qui est vraisemblable, il n’en a pas le temps, on peut imaginer que sa connaissance des causes et des symptômes de cancer broncho-pulmonaire soit suffisante pour lui permettre d’aboutir plus rapidement à cette prescription.

Reference

Using socio-demographic and early clinical features in general practice to identify people with lung cancer earlier.

Iyen-Omofoman B, Tata LJ, Baldwin DR, Smith CJ, Hubbard RB.

Thorax 2013; 68 : 451-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer