Journal of Thoracic Oncology

Atezolizumab ou Docetaxel en deuxième ligne : de nouveaux résultats des études POPLAR et OAK

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2021

Immunothérapie, Anatomo-pathologie

Nous avons commenté sur ce site en mars 2016 les résultats de l’étude POPLAR, une étude de phase II multicentrique à promotion industrielle qui comparait en deuxième ligne l’atezolizumab au docetaxel chez des patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules antérieurement traités (cliquer ici)  et en janvier 2017 ceux de l’étude OAK qui explorait dans une importante étude de phase III chez 1225 patients la même association (cliquer ici). Les résultats plus tardifs de cette deuxième étude ont été à nouveau commentés en septembre 2018 (cliquer ici)  : ils confirmaient un important bénéfice de survie de l’atezolizumab comparé au docetaxel quelle que soit l’expression de PD-L1 . 

Cet article, dont Julien Mazières est le premier auteur,  rapporte maintenant les résultats de survie à long terme de ces deux études avec une durée médiane de suivi de 48,6 mois pour l’étude POPLAR et 47,7 mois pour l’étude OAK. 

Les survie médianes restent significativement plus longues dans les 2 études chez les patients qui ont reçu l’atezolizumab : 

  • 12,6 vs 9,7 mois dans l’étude POPLAR (HR=0,76, 95% CI : 0,58–1,00) 
  • et 13,3 vs 9,8 mois dans l’étude OAK (0,78, 95% CI: 0,68–0,89 ).  

Et les taux de survie à 3 ans et 4 ans restent presque doublés sous atezolizumab  dans les deux études comme le montre le tableau ci-dessous : 

 

POPLAR

OAK

 

Atezolizumab 

Docetaxel 

Atezolizumab 

Docetaxel 

Survie à 3 ans (%)

18,7

10

21

12,4

Survie à 4 ans (%)

14,8

8,1

15,5

8,7

Ces différences sont particulièrement importantes chez les patients qui ont une forte expression de PD-L1 : par exemple les patients TC3 ou IC3 de l’étude de phase III OAK ont à 4 ans un taux de  survie 3 fois plus élevé dans le bras immunothérapie (27,8% vs 9,8%). Mais ces différences existent aussi même chez les patients qui n’expriment pas PD-L1 : par exemple les patients TC0 ou IC0 de l’étude de phase III OAK ont à 4 ans un taux de  survie plus de 2 fois plus élevé dans le bras immunothérapie (13,9% vs 5,1%).

Ces différences de durée médianes de survie et de taux de survie à 3 et 4 ans étaient observées aussi bien chez les malades atteints de cancer non épidermoïde que chez ceux atteints de cancer épidermoïde, par exemple : 

  • les patients atteints de cancer non épidermoïde de l’étude de phase III OAK ont à 4 ans un taux de  survie près de 2 fois plus élevé dans le bras immunothérapie (17,9 vs 10,1%) 
  • et les patients atteints de cancer épidermoïde de l’étude de phase III OAK ont aussi à 4 ans un taux de  survie près de 2 fois plus élevé dans le bras immunothérapie (8,5 vs 4,8%).

Ces chiffres sont d’autant plus intéressants qu’un bon nombre de patients du bras chimiothérapie ont reçu à la progression une immunothérapie (peu dans le cadre d’un crossover autorisé du docetaxel à l’atezolizumab mais d’avantage avec une autre immunothérapie). 

Une analyse particulière des patients vivants  à 4 ans a été réalisée. Ces patients sont principalement :

  • ceux qui ont été inclus initialement dans le bras atezolizumab (la majorité des survivants du bras docetaxel ont reçu ensuite une immunothérapie), 
  • ceux qui avaient un PS à 0,
  • ceux qui avaient une forte expression de PD-L1  (TC3 ou IC3),
  • ceux qui ont répondu et ont eu une longue réponse.  
  • Les patients du bras atezolizumab qui ont vécu plus de 4 ans ont reçu un traitement prolongé d’une durée médiane de 26,5 mois et 35, 2 mois respectivement ds les études POPLAR et OAK. 
  • Enfin chez ces patients des évènements adverses de grades 3 et 4 sont  survenus chez 27 et 16% des patients. 

Ces nouveaux résultats confirment que la survie à long terme des patients  antérieurement traités pour un cancer bronchique non à petites cellules est beaucoup plus importante quand ils reçoivent de l’atezolizumab que du docetaxel.  Ces résultats concernent tous les patients, qu’ils aient un cancer épidermoïde ou non épidermoïde et quelque soit leur statut PD-L1. 

 

Reference

Atezolizumab Versus Docetaxel in Pretreated Patients With NSCLC: Final Results From the Randomized Phase 2 POPLAR and Phase 3 OAK Clinical Trials.

Mazieres J, Rittmeyer A, Gadgeel S, Hida T, Gandara DR, Cortinovis DL, Barlesi F, Yu W, Matheny C, Ballinger M, Park K.

J Thorac Oncol 2020 16 : 140-50

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