Journal of Thoracic Oncology

Dépistage : des recommandations canadiennes.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2013

Dépistage, Diagnostic précoce

Comme l’avaient pensé les experts français réunis il y a maintenant près de deux ans (/lobectomies-aidees-par-chirurgie-robotisee-ou-lobectomies-video-assistees), l’établissement de recommandations concernant le dépistage du cancer bronchique est essentiel pour tenter de prévenir un certain nombre de risques associés à celui-ci : faux positifs conduisant à des examens inutiles, sur-diagnostic, irradiation etc...

Le groupe de travail canadien à l’origine de cet article a analysé 591 références et s’est penché essentiellement sur 8 études randomisées et 13 études de cohorte.

Les recommandations de ces experts sont les suivantes :

1)   Le dépistage est recommandé pour les populations qui ont les mêmes caractéristiques que celles du NLST. C’est à dire pour les personnes qui ont de 55 à 74 ans, qui ont fumé au moins 30 PA, qui sont actuellement encore fumeurs ou qui sont anciens fumeurs, à condition qu’ils aient cessé leur tabagisme dans les 15 dernières années. Ils ne doivent pas non plus avoir d’antécédents ou de symptômes de cancer. D’autres études ont des critères plus larges. Il était logique de prendre ceux du NLST qui porte de loin sur le plus grand nombre de sujets et surtout qui  est la seule étude qui a fait la preuve de l’intérêt du dépistage.

2)   Les conditions techniques des scanners sont précisées.

3)   La définition d’un examen positif est proche de celle du NLST : c’est une opacité nodulaire de plus de 5 mm. Ce choix diffère de celui du NLST dans le quel les nodules jugés positifs devaient mesurer au moins 4 mm. Les auteurs espèrent ainsi réduire le nombre de positifs.  Il doit être suivi d’un deuxième examen à 3 mois. Les auteurs n’ont pas choisi de reprendre les mesures volumétriques proposées dans l’étude NELSON et reprises par les auteurs français, bien que ceci permette de réduire considérablement le nombre de positifs et donc de faux positifs.

4)   Pour les 3 premiers scanners, les auteurs ont repris le schéma du NLST en proposant un examen annuel. Ensuite, ils proposent un examen tous les deux ans. Ils justifient ce choix par les résultats de l’essai Italien MILD dans le quel la réalisation d’un scanner tous les deux ans n’exposait à la découverte de cancers de stades plus avancés. Cette attitude pourra être éventuellement revue au moment des résultats de l’étude NELSON qui à partir du troisième scanner espace également  les intervalles  (/les-cancers-epidermoides-avec-une-composante-glandulaire-mineure-ont-ils-un-profil).

5)   Enfin les auteurs prennent clairement partie pour un dépistage organisé réalisé dans des centres spécifiquement dédiés par des équipes entrainées. C’est effectivement dans les conditions d’un essai clinique qu’ont été apportés les résultats du NLST. Les auteurs considèrent, probablement à juste titre, que la réalisation d’un tel dépistage doit se rapprocher au maximum d’une telle organisation. 

Reference

Screening High-Risk Populations for Lung Cancer

Guideline Recommendations

Roberts H, Walker-Dilks C, Sivjee K, Ung Y, Yasufuku K, Hey A, Lewis N, and the Lung Cancer Screening Guideline Development Group

J Thorac Oncol 2013; 8 :1232-1237

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer