Journal of Thoracic Oncology

Métastases méningées chez des patients présentant une translocation ALK-EML4

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’alectinib est un anti-ALK de deuxième génération dont nous avons déjà un peu parlé sur ce site (/la-radiotherapie-stereotaxique-hypofractionnee-des-tumeurs-centrales, /ttf1-un-marqueur-de-substitution-aux-mutations-egfr) et qui est actuellement l’objet d’essais cliniques évaluant son activité chez des patients traités par crizotinib (NCT02271139) ou comparant son activité à celle du crizotinib dans une étude randomisée de phase III, l’étude ALEX (NCT02075840)  (https://clinicaltrials.gov).

Chez les patients qui présentent une translocation ALK-EML4 les métastases cérébrales et méningées constituent une problématique particulière, leur fréquence augmentant particulièrement lors de l’évolution prolongée de la maladie. Le crizotinib n’est pas inactif contrairement à ce qui est souvent affirmé (/doit-traiter-les-carcinomes-neuroendocrines-grandes-cellules-comme-des-cbnpc-ou-comme) et sous ceritinib la survie sans progression  serait la même qu’il y ait ou non des métastases cérébrales (/les-traitements-des-patients-atteints-de-cbnpc-de-stade-iiia-n2-de-plus-de-65-ans-sont).

Les 4 cas rapportés ici sont ceux de patients porteurs d’une translocation ALK-EML4 et qui présentaient des métastases méningées apparues pendant ou après un traitement par anti ALK et qui ont été traités par alectinib.

Le diagnostic de métastases méningées nécessitait soit la présence de cellules néoplasiques dans le LCR, soit des images typiques à l’IRM avec injection de gadolinium.

Ces 4 patients, âgés de 39 à 56 ans, présentaient des métastases méningées après avoir été lourdement traités puisqu’ils avaient reçu tous les 4 au préalable du crizotinib, puis du ceritinib, et également pour 3 d’entre eux une radiothérapie cérébrale. Trois ont des métastases cérébrales concomitantes.

Sous alectinib, à la dose de 600 mg, 2 fois par jour,  3 patients sur 4 ont eu une rapide amélioration clinique associée à une réponse radiologique prolongée.  Chez la quatrième, le traitement a été rapidement interrompu compte tenu d’une hyperbilirubinémie de grade 2 puis les doses ont été diminuées; une stabilisation pendant 4 mois a été obtenue.

Ce traitement, chez des patients présentant des métastases méningées et qui avaient déjà reçu du crizotinib et du ceritinib, a donc été actif chez 4 patients qui ont eu un bénéfice clinique prolongé.

Reference

Alectinib Salvages CNS Relapses in ALK Positive Lung Cancer Patients Previously Treatedwith Crizotinib and Ceritinib.

Gainor JF, Sherman CA, Willoughby K, Logan J, Kennedy E, Brastianos PK, Chi AS, Shaw AT.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 232-6

53 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer