Journal of Thoracic Oncology

Pourra-t-on extrapoler les résultats de l’étude NELSON à toute la population ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2015

Dépistage, Diagnostic précoce

Alors que les résultats du NLST sont connus depuis près de 4 ans (/prev-em-onco/2164) et qu’ils sont positifs, ceux de l’étude NELSON sont toujours attendus et devraient être publiés à la fin de cette année 2015.

Cette étude européenne a avec le NLST plusieurs différences :

  • il n’y a pas de radiographie dans le bras contrôle,
  • les scanners ne sont pas annuels mais espacés après le deuxième examen,
  • les nodules sont suivis par volumétrie, ce qui permet de réduire le taux des positifs (/au-japon-limplantation-ancienne-du-depistage-par-scanner-low-dose-fait-diminuer-la),
  • L’objectif principal  n’est pas les mêmes et par conséquent le nombre de malades : dans le NLST il fallait 50 000 participant pour détecter une réduction de la mortalité spécifique de 21%. Dans l’étude NELSON il n’en faut que 15 000 pour détecter une réduction de la mortalité spécifique de 25%.

Tous ceux qui s’intéressent au dépistage attendent avec impatience les résultats de cette étude. Mais les résultats de l’étude NELSON seront-ils applicables à l’ensemble de la population de fumeurs ou d’anciens fumeurs ?

Pour répondre à cette question les auteurs ont comparé les 7453 sujets du groupe contrôle de l’étude à 13 661 sujets,  éligibles pour l’étude, mais qui ont décidé de ne pas participer. Les caractéristiques de ces deux groupes n’était pas exactement les mêmes : les participants étaient plus jeunes, plus souvent des hommes, ils s’estimaient en meilleur état de santé, avaient un  niveau d'exercice physique plus élevé et avaient comme dans l’étude NLST  un niveau d ‘éducation plus élevé.  Il consommaient également plus d’alcool et étaient plus souvent anciens fumeurs. Cependant la plupart de ses différences étaient faibles et n’étaient significatives que parce qu’il y avait un grand nombre  de sujets. Par exemple, l’âge médian était de 57 ans pour les participants et de 58 ans pour les autres et respectivement 15,2 et 14,2% des personnes s’estimaient en excellent état général.

De même les données concernant la mortalité différaient entre les deux groupes. Les non participants avaient une mortalité plus élevée aussi bien par cancer que par d’autres causes mais la proportion de décès liés au cancer était supérieure parmi les participants.

Ces différences, souvent expliquées par la politique de recrutement qui a été appliquée, sont faibles et il semble donc peu probable quelles empêchent la généralisation  de ces résultats à l’ensemble de la population.

Reference

Baseline Characteristics and Mortality Outcomes of Control Group Participants and Eligible Non-Responders in the NELSON Lung Cancer Screening Study.

Yousaf-Khan U, Horeweg N, van der Aalst C, Ten Haaf K, Oudkerk M, de Koning H.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 747-53

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer