Lung Cancer

Poursuite les TKI à la progression chez les patients qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Lorsqu’un malade progresse sous gefitinib ou erlotinib,  la poursuite de ce même traitement seul  (/un-etude-de-phase-ii-dans-les-thymomes-malins, /afatinib-et-metastases-cerebrales) ou en association à une chimiothérapie (/arret-de-la-ventilation-assistee-grace-lerlotinib) est l'une des options possibles.

Voici encore un travail rétrospectif japonais qui explore ce concept.

Les dossiers des patients ayant une mutation activatrice de l’EGFR qui ont reçu du gefitinib  dans 2 centres sur une période de près de 10 ans ont été revus. Parmi 1172 patients, 308 avaient une mutation activatrice de l’EGFR. Parmi ceux-ci, 151 ont reçu du gefitinib comme traitement initial. Dix sept ont été exclus (progression sans gefitinib, gefitinib comme traitement de deuxième ligne ou gefitinib associé à une chimiothérapie). Il restait finalement 134 patients dont la tumeur a progressé soit après avoir répondu, soit avoir été stables. Beaucoup de ces patients étaient âgés (34% avaient plus de 75 ans) et 20% avaient un PS de 2 à 4. Plus de la moitié avaient répondu au gefitinib  avec une PFS supérieure à 9 mois. Les patients ont ensuite été séparés en 2 groupes en fonction de la durée du traitement par gefitinib repris à la progression (66 <3 mois et 68 ≥3 mois).

Le gefitinib était le plus souvent interrompu du fait d’une exacerbation des symptômes liés à l’augmentation des lésions. Dans le groupe « traitement court », ce sont surtout les lésions initiales qui étaient la cause des symptômes, alors que dans le groupe « traitement long », c’était plutôt l’apparition de métastases souvent sur des critères radiologiques.

Quarante neuf patients ont reçu de l’erlotinib à l’arrêt du gefitinib : quatre réponses ont été observées. 

La médiane de survie globale a été calculée à partir de la date de reprise du gefitinib. Elle était de 7 mois chez les patients qui ont reçu un traitement court et de 18 mois pour ceux qui ont reçu un traitement long.

De nouvelles biopsies ont été réalisées 6 fois sur des lésions en progression. Chez 4 patients dont la progression avait été observée  avant 9 mois il n’a pas été observé de mutation T790M, alors que les 2 patients re-biopsiés dont la progression était plus tardive en présentaient.

 

La présentation de cet article est complexe et plutôt moins convaincante quant à l’intérêt de la poursuite du même traitement qu’un article publié il y a quelques mois par plusieurs de ces mêmes auteurs travaillant dans l’un des deux centres collaborant à ce travail (/un-etude-de-phase-ii-dans-les-thymomes-malins). Dans ce premier article, La médiane de survie était de 32,2 mois chez les patients qui avaient continué le même traitement et de 23 mois seulement chez ceux pour les quels ce traitement avait été abandonné au profit de la chimiothérapie. La démonstration d’un bénéfice probable lié à la poursuite de l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR était claire.  Le fait d’avoir ajouté d’autres malades à ces 186 inclus dans  un premier temps n’ajoute pas grand chose à notre avis.  En effet, le fait que les patients qui ont reçu plus longtemps un traitement sous le quel leur maladie progressait ont vécu plus longtemps ne démontre rien. Il est possible qu’ils aient eu tout simplement une maladie plus lentement progressive ou moins symptomatique. 

Reference

Continued treatment with gefitinib beyond progressive disease benefits patients with activating EGFR mutations.

Asami K, Okuma T, Hirashima T, Kawahara M, Atagi S, Kawaguchi T, Okishio K, Omachi N, Takeuchi N.

Lung Cancer. 2013; 79 : 276-82. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer