Que faire des nodules subsolides découverts au scanner ?

Il y a quelques jours nous analysions un article à paraître dans Chest sur l’histoire naturelle du verre dépoli (/la-taille-tumorale-est-elle-toujours-pronostique). En voici un autre qui vient du Japon et qui part d’une database de 60 000 scanners qui a permis l’identification de 174 nodules subsolides chez 171 patients. Ceux-ci étaient définis ici comme du verre dépoli dans plus de 20% de la surface d’un nodule qui lui même ne doit pas dépasser 2cm.

Les auteurs de ce travail s’appuient sur une publication antérieure qui avait montré que les biopsies percutanées augmentaient le risque de récidive pleurale (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16305838) pour ne pas réaliser de telles biopsies et ils effectuent une biopsie chirurgicale pour les nodules non solides excédant 15 mm et pour les nodules qui progressent sous une surveillance scanographique dont les modalités très précises sont détaillées. 

Parmi ces 174 nodules, 98 correspondaient à du verre dépoli pur et 76 avaient une part solide.

Leur suivi a été de 1 à 136 mois (médiane 29). Pendant cette période,

• 18 nodules diminuèrent ou disparurent,
• 115 ne se modifiaient pas
• et 41 grossirent, soit le plus souvent par augmentation du diamètre, soit par augmentation de la zone solide soit par apparition d’une zone solide.

Tous les nodules qui grossissaient et qui ont été réséqués étaient malins sauf un cas qui correspondait à une hyperplasia adénomateuse atypique.

Le pourcentage cumulé à 2 et 5 ans de nodules qui augmentaient de taille était de 13 et 23% pour les nodules totalement non solides et de 38 et 55% pour les partiellement solides.

Sont prédictifs de croissance :

• en analyse univariée :
  • des antécédents néoplasiques,
  • une taille de plus de 10 mm pour la partie non solide,
  • une taille de plus de 10 mm pour la partie solide quand elle existe,
  • le sexe masculin.
• En analyse multivariée : ce sont les antécédents néoplasiques et la taille du verre dépoli qui sont prédictifs.

Aucun patient pendant la surveillance parfois prolongée (140 mois) n’a évolué vers des stades avancés.

Comme dans l’article analysé il y a quelques jours, les auteurs de cet article préconisent un suivi scanographique qui, s’il est très prolongé et si les cas qui progressent sont opérés, ne semble pas faire courir de danger aux patients.