Cancer

Ramucirumab en première ligne en association au platine et au pemetrexed dans les cancers de stade IV non épidermoïdes.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Le ramucirumab, un anticorps monoclonal qui se fixe au domaine extracellulaire du VEGFR-2 avec une forte affinité, est en plein développement dans le cancer bronchique non à petites cellules.

En deuxième ligne, dans une étude qui comparait ramucirumab associé au docetaxel à placebo et docetaxel,  les taux de survie globale et de survie sans progression  de l’association comportant du ramucirumab étaient significativement supérieurs (/une-pneumopathie-grave-au-debut-dun-traitement-par-crizotinib-nest-pas-forcement).

En première ligne, nous avons rapporté sur ce site il y a quelques mois une étude ouverte et multicentrique de phase II qui étudiait le ramucirumab en association avec carboplatine et paclitaxel. La survie sans progression médiane était importante à 7,8 mois ainsi que la survie globale à 16,8 mois /la-radiotherapie-palliative-est-souvent-administree-differemment-de-ce-que-les-etudes).  

Voici une autre étude à promotion industrielle de phase II, randomisée cette fois, qui compare, dans les cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes de stade IV,  un bras standard par cisplatine ou carboplatine et pemetrexed à un bras expérimental comportant cette même chimiothérapie en association au ramucirumab. Une autre étude est en cours dans les cancers épidermoïdes avec le même schéma et une chimiothérapie à base de gemcitabine.

L’objectif principal était la survie sans progression  qui devait passer de 7 à 10 mois. Cent quarante patients étaient nécessaires.

Les résultats sont résumés sur le tableau ci dessous

 

Pemetrexed

Cisplatine ou carboplatine

Pemetrexed

Cisplatine ou carboplatine

et Ramucirumab

p

PFS médiane (mois)

5,6

7,2

0,13

Survie globale (mois)

10,4

13,9

0,8

Réponses (%)

27

34

0,17

Taux de contrôle de la maladie (%)

50

59

0,03

La comparaison des deux traitements était nettement en faveur du bras expérimental pour tous les paramètres qu’il s’agisse de la  réponse, de la survie sans progression  ou de la survie globale mais aucune de ces différences n’était significative. Seul le taux de contrôle de la maladie était significativement supérieur dans le bras expérimental.

Le nombre de patients qui ont eu au moins une toxicité de grade I a été similaire dans les deux bras. Le pourcentage de patients qui ont eu au moins une toxicité de grade III ou plus était un peu plus élevé dans le  bras expérimental (80,6 vs 76,8%). Les effets secondaires attribués au ramucirumab les plus fréquents étaient la fatigue, les nausées, l’anorexie, l’hypertension, les vomissements, les épistaxis, les céphalées, les neutropénies et anémies.

La négativité de cette étude peut être liée au fait que la puissance était insuffisante ou que l’objectif principal était mal choisi. Il est en effet frappant de constater que dans l’étude de Sandler qui comparait carboplatine et paclitaxel à ce même traitement avec du bévacizumab, la survie sans progression  était significativement augmentée en passant de 4,5 à 6,2 mois ce qui est très proche des chiffres de cette étude. Or il a fallu plus de 800 malades pour le démontrer.

Par ailleurs, le choix d’une PFS dans le bras standard à 7 mois, tiré de l’étude de Ciulenau, est étonnant car dans cette étude la randomisation ne concernait que les patients dont la maladie était contrôlée. Lorsque la randomisation est réalisée d’emblée, comme dans l’étude  Pronounce par exemple (/les-caracteres-pathologiques-des-adenocarcinomes-de-moins-de-10-mm-permettent-de) la PFS des patients traités par carboplatine et pemetrexed  puis pemetrexed en maintenance, la survie sans progression  n’était pas de 7 mois comme le propose cette étude pour le bras standard  mais de 4,4 mois.

Il est donc possible qu’une étude de phase III  à effectifs suffisants et dont l’objectif serait la survie globale parvienne à des conclusions positives.

Reference

Phase 2, randomized, open -label study of ramucirumab in combination with first-line pemetrexed and platinum chemotherapy in patients with non squamous, advanced metastatic non-small cell lung cancer.

Doebele RC, Spigel D, Tehfe M, Thomas S, Reck M, Verma S, Eakle J, Bustin F, Goldschmidt J Jr, Cao D, Alexandris E, Yurasov S, Camidge DR, Bonomi P.

Cancer 2015; 121 : 883-92

44 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer