Journal of Thoracic Oncology

Une nouvelle technique de dépistage du cancer broncho-pulmonaire

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2013

Imagerie : Radiologie, Dépistage, Diagnostic précoce

Le coût et l’irradiation entrainés par le scanner ont conduit les auteurs italiens de ce travail  à explorer l’usage de la tomosynthèse pulmonaire. La tomosynthèse est une évolution technologique de la tomographie conventionnelle liée à la numérisation et au développement des capteurs plans. Elle est plus sensible que la radiographie pulmonaire pour la détection des nodules particulièrement pour ceux qui sont de petite taille (en accès libre : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18849504). L’irradiation occasionnée est basse, voisine du double d’une radiographie standard.

Cette étude prospective a exploré des sujets volontaires de 45 à 75 ans fumeurs ou anciens fumeurs (arrêt depuis moins de 10 ans) d’au moins 20 PA. L’examen était réalisé  initialement puis à 1 an. Tous les clichés étaient examinés en double lecture.

Pour les sujets qui avaient un nodule d’apparence bénigne ou ≤5mm, une seconde tomosynthèse était réalisée un an plus tard. Ceux qui avaient un nodule de taille supérieure étaient explorés par scanner selon les règles de la Fleichner Society. 

Au total, 1919 personnes ont été explorées et 76 ont été inéligibles. Ainsi 1843 ont été enrôlés. Ils avaient en moyenne 61 ans et étaient pour plus des 3/4 fumeurs actifs.

Parmi ceux ci 268 (14,5%) ont eu un premier examen  positif.

Un scanner a été effectué chez ceux qui avaient un ou plusieurs nodules dont la taille était ≥ 5mm.

La plupart des nodules visibles au scanner étaient détectés par la tomosynthèse (91% des 5-8mm, 97% des 8-10mm et 100% des ≥10mm). Toutefois, cette comparaison montre que 132 sujets avaient des faux positifs (nodules extra-thoraciques, plaques pleurales).

Dix huit cancers dont 6 de stades IA ont été détectés (0,97%)

Cette étude qui apporte incontestablement des données nouvelles  peut amener à plusieurs commentaires :

1) on peut regretter que la comparaison entre scanner et tomosynthèse ne soit possible que chez des patients dont la tomosynthèse était anormale. Ceci interdit de connaître avec précision les sensibilité et spécificité comparées de ces deux techniques.

2) Beaucoup d’anomalies décelées à la tomosynthèse étaient des nodules extra-thoraciques ou des plaques pleurales. Est-ce réellement nécessaire d’augmenter encore le nombre de faux positifs en ajoutant un examen ?

3 Le principal intérêt de cette technique serait d’éviter le risque de cancers tardifs radio-induits, risque dont on sait qu’il existe mais qu’il n’est pas considérable (/la-presence-de-mutations-kras-est-peut-etre-predictive-dune-bonne-reponse-aux-taxanes).

4) Pour mieux définir la place éventuelle de cette technique, une étude prospective comparant tomosynthèse et scanner associant une étude des coûts et précisant quelle est exactement la proportion de sujets qui auront besoin de scanners itératifs après une tomosynthèse  serait utile. 

Reference

Lung Cancer Detection with Digital Chest Tomosynthesis: Baseline Results from the Observational Study SOS.

Terzi A, Bertolaccini L, Viti A, Comello L, Ghirardo D, Priotto R, Grosso M; SOS Study Group.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 685-92. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer