Chest

Verre dépoli pur et cancer.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2012

Imagerie : Radiologie, Dépistage, Diagnostic précoce

Le diagnostic des lésions en verre dépoli pose des problèmes qui ne sont pas totalement résolus. Il est en général admis que les lésions inflammatoires ou dues à un saignement disparaissent en 3 mois. C’est après ce délai que les choses se compliquent car une lésion en verre dépoli peut correspondre à une zone de fibrose ou d’hyperplasie adénomateuse, mais aussi à un adénocarcinome dont la croissance est souvent lente, voire très lente. C’est pour tenter de déterminer avec plus de précision l’histoire naturelle de ces lésions qu’a été mené en Corée du Sud ce très intéressant travail rétrospectif.

Les auteurs ont revu les dossiers de sujets dépistés de 1997 à 2006 et qui présentaient un nodule en verre dépoli pur retrouvé à plus de deux ans d’un premier scanner de dépistage. Ils ont exclu les lésions transitoires, celles qui comportaient une composante solide, les patients qui présentaient des antécédents de cancer, de FID ou des lésions de bronchiolite.

La chirurgie a été envisagée quand la taille du diamètre augmentait de 2mm, quand apparaissait une composante solide ou un nouveau développement du nodule.

Pendant cette période, 40 006 scanners ont été réalisés chez 19 919 sujets d’âge médian 49 ans. Parmi ceux-ci, 857 avaient des images en verre dépoli dont 491 ont été suivis plus de 2 ans. Parmi eux, 402 ont été exclus (images transitoires, diffuses, associées à des zones de fibrose ou de bronchectasies, antécédents néoplasiques etc). Il en restait finalement 89 dont 77 sont restées stables ou ont diminué. Douze en revanche ont augmenté de taille durant un suivi médian de 59 (25-140) mois et 11 ont été opérés, un a refusé. Le temps moyen de doublement était de 769 (3303031) jours.

Seule la taille était prédictive de la croissance du nodule.

Toutes les lésions opérées étaient des cancers. Tous sauf un étaient des cancers de stade T1aN0. Avec un suivi moyen de 51 (1075) mois, tous les patients sont vivants.

Cette étude apporte des données chiffrées intéressantes dont on retiendra surtout que le suivi de ces lésions doit être très prolongé mais avec un rythme plus espacé que celui des nodules solides puisque leur tps de doublement est plus long.

Certains ont dit que ces lésions étaient des cancers surdiagnostiqués : c’est possible mais cela ne contribue certainement pas à un biais numériquement important qui jouerait à la défaveur du dépistage scanographique du cancer broncho-pulmonaire puisque ces lésions ne constituent qu’une petite proportion des cancers dépistés. On ne sait pas combien de sujets dans cette cohorte ont eu de cancers dépistés par ailleurs mais si l’on extrapole à partir des chiffres du NLST qui comptait plus de 26 000 sujets dont 1060 avaient un cancer broncho-pulmonaire dans le bras scanner, on peut s’attendre à un chiffre voisin de 800 parmi les quels les 11 cancers en verre dépoli ne représentent qu’un très faible pourcentage. Quant aux autres lésions, dans la mesure où leur temps de doublement médian est proche de 100 jours (/une-etude-quil-fallait-faire), il est vraisemblable qu’elles ne contribuent que très peu à un surdiagnostic.

Reference

Natural History of Pure Ground-Glass Opacity Lung Nodules Detected by Low-Dose Computed Tomography.

Chang B, Hwang JH, Choi YH, Chung MP, Kim H, Kwon OJ, Lee HY, Lee KS, Shim YM, Han J, Um SW.

Chest. 2012 Jul 10. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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