Lung Cancer

Les effets psychologiques du dépistage dans l’étude danoise DLCST

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Dépistage, Diagnostic précoce

Le dépistage peut avoir tout aussi bien un effet positif, par le fait que les fumeurs ou anciens fumeurs, anxieux de leur risque élevé de cancer, peuvent être rassurés par un dépistage négatif, que négatif, lors de la découverte d’images suspectes (/prev-em-onco/3694).

Récemment, nous avons analysé sur ce site un article qui concluait que, dans l’étude NLST, la qualité de vie et l’anxiété n’étaient pas majorées par les résultats du dépistage lorsque celui-ci montrait des images suspectes  (/une-bitherapie-en-deuxieme-ligne). Qu’en est-il dans l’étude danoise (/faut-il-traiter-les-cbnpc-n2-operables-par-une-chimiotherapie-et-une-radiotherapie-pre) qui a inclus plus de 4000 sujets fumeurs ou anciens fumeurs ?

Dans cette étude, les participants étaient invités à répondre à un questionnaire spécifiquement conçu qui mesurait 9 items psychosociaux : l’anxiété, les modifications du comportement, le découragement, les troubles du sommeil, l’auto-critique, la concentration sur les symptômes respiratoires, la stigmatisation, l’introversion et les effets adverses du tabac.

Sur les 4104 participants randomisés,  95% de ceux qui étaient randomisés dans le groupe scanner et 73% de ceux qui l’étaient dans le groupe contrôle ont répondu à cette enquête. Dans les deux cas, la participation à l’essai induisait des effets psychosociaux négatifs qui s’accentuaient significativement au cours de l’essai. Ils étaient néanmoins moindres dans le groupe scanner, probablement du fait que les patients de ce groupe,  lorsque leur scanner était normal, se sentaient rassurés.

Dans l’étude NLST, les résultats correspondant à un faux positifs ou une autre anomalie radiologique non suspecte ne semblent pas altérer la qualité de vie ou le degré d’angoisse des personnes dépistées. Dans cette étude danoise à petits effectifs, le fait d’être inclus dans une étude sur le dépistage a des conséquences psychosociales négatives, mais ce n’est pas le dépistage lui même qui génère ces effets ; au contraire ces effets sont moindres chez les patients du groupe scanner que chez ceux du groupe contrôle. 

Reference

Psychosocial consequences in the Danish randomised controlled lung cancer screening trial (DLCST).

Rasmussen JF1, Siersma V2, Pedersen JH3, Brodersen J2.

Lung Cancer 2015; 87 : 65-72. 

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