Journal of Thoracic Oncology

Mutations EGFR fréquentes versus mutations rares

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2015

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Nous avons dans cette dernière année commenté plusieurs articles sur les mutations rares de l’EGFR (/cetuximab-et-radiotherapie-une-etude-de-etude-de-phase-2, /gefitinib-en-traitement-adjuvant-les-resultats-de-letude-ncic-ctg-br19, /plus-dun-scanner-par-mois-est-realise-aux-usa-lors-du-suivi-dun-cancer-metastatique, /progression-tumorale-explosive-larret-du-crizotinib) dont il ressort que les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR ont, chez les patients qui ont une mutation rare, des taux de réponse et de survie sans progression  moindres que chez les patients qui ont une mutation usuelle. Cette étude se penche à nouveau sur ce problème à partir de l’analyse moléculaire de 814 adénocarcinomes effectuée en Autriche et Hongrie. Six cent deux ont eu une recherche de mutations EGFR dont 118 sont positives :

  • Dans 42 cas (5%), il s’agissait de mutations classiques, dont 4 avaient une mutation concomitante RAS,
  • Dans 49 cas (6%), il s’agissait de mutations rares avec changement d’un acide aminé, dont 3 avaient une mutation concomitante RAS,
  • Et 27 cas (3%), avaient une mutation rare « synonyme » c’est à dire sans  changement d’un acide aminé, dont 9 avaient une mutation concomitante RAS.

Les mutations classiques étaient associées à l’absence de tabagisme alors que les mutations rares étaient au contraire associées au tabac.

Comme dans la plupart des séries analysées précédemment sur ce site le taux de réponse des patients qui avaient une mutation usuelle était presque le double de ceux qui avaient une mutation rare (71 vs 37%). Il en était de même de la survie sans progression  (12 vs 6,2 mois).

Aucune différence de survie n’a été observée entre d’une part les patients qui avaient une mutation rare et d’autre part ceux qui avaient une mutation KRAS ou qui étaient sauvages pour EGFR et KRAS.

A l’inverse les patients qui présentaient une mutation usuelle avaient un bénéfice de survie significatif sur ceux qui avaient une mutation rare ou une mutation KRAS.

Cette série rétrospective confirme donc les données d’autres études antérieurement publiées.

Reference

Distinct Epidemiology and Clinical Consequence of Classic Versus Rare EGFR Mutations inLung Adenocarcinoma.

Lohinai Z, Hoda MA, Fabian K, Ostoros G, Raso E, Barbai T, Timar J, Kovalszky I, Cserepes M, Rozsas A, Laszlo V, Grusch M, Berger W, Klepetko W, Moldvay J, Dome B, Hegedus B.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 738-46

63 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer