JAMA Oncology

L’obésité est un facteur pronostique favorable de l’immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2020

Immunothérapie

Plusieurs étude rétrospectives suggèrent que, chez les malades traités par immunothérapie pour une tumeur solide, l’obésité serait un facteur pronostique favorable. 

Pour conformer cette hypothèse, les auteurs de cette étude ont poolé les données de l’étude OAK (cliquer ici) (et ici)  et POPLAR (cliquer ici), comparant en deuxième ligne  atezolizumab à docetaxel avec celles de deux études de phase II monobras explorant l’atezolizumab, les études BIRCH (cliquer ici) et FIR (cliquer ici)

L'objectif principal était de définir l’impact du surpoids sur la survie globale, Les objectifs secondaires étaient de définir son interaction avec la survie sans progression et la survenue d’évènements secondaires rapportés au traitement. 

Au total 2261 patients ont été traités par atezolizumab ou docetaxel dans ces 4 essais parmi lesquels 1434 patients qui recevaient de l’atezolizumab ont été incus dans l’analyse. Leur âge médian était de 64 ans. Parmi ceux-ci : 

-       705 (49%) avaient un poids normal (BMI : 18,5-24,9), 

-       490 (34%) avaient un surpoids (BMI : 25-29,9)

-       Et 239 (7%) étaient obèses ((BMI ≥30).  

Les survies des patients obèses et des patients qui avaient un surpoids traités par atezolizumab étaient significativement supérieures à celle des patients dont le poids était normal comme le montre le tableau ci-dessous. En revanche, chez les patients traités par chimiothérapie il n’y avait aucune différence de survie entre les patients dont le poids était normal et ceux qui étaient obèses ou en surpoids :

 

BMI

HR (95% CI)

Patients traités par Atezolizumab 

18,5-24,9

1 (Ref)

25-29,9

0,81 (0,68-0,95)

≥30

0,64 (0,51-0,81)

p

<0,001

Patients traités par Docetaxel

18,5-24,9

1 (Ref)

25-29,9

0,96 (0,78-1,18)

≥30

0,92 (0,70-1,21)

p

0,82

Ce bénéfice observé chez les patients traités par immunothérapie n’était significatif que chez les patients dont l’expression de PD-L1 était positive. Il était particulièrement important chez les patients dont l’expression de PD-L1 était ≥50% (0,36 (0,21-0,62) chez les obèses et 0,69 (95% CI, 0,48-0,98) chez les patients en surpoids.

En ce qui concerne la survie sans progression des patients traités par immunothérapie, celle-ci était également supérieure chez les patients traités par immunothérapie mais ce bénéfice n’atteignait pas la significativité. 

La conclusion des auteurs est que cette influence du surpoids et de l’obésité est telle qu’elle devrait être prise en compte comme facteur de stratification dans les essais thérapeutiques futurs. Il est vrai que ces résultats qui portent sur un très grand nombre de patients sont assez convaincants. 

 

Reference

Association Between Body Mass Index and Overall Survival With Immune Checkpoint Inhibitor Therapy for Advanced Non-Small Cell Lung Cancer.

Kichenadasse G, Miners JO, Mangoni AA, Rowland A, Hopkins AM, Sorich MJ. 

JAMA Oncol 2020; 6 : 512-518. 

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