European Journal of Cancer

Quelle est l’efficacité de l’afatinib lorsqu’il est administré après un traitement prolongé d’un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR de première génération en première ligne ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons déjà dans ce site analysé plusieurs études cliniques réalisées avec de l’afatinib (/nab-paclitaxel-encore-une-analyse-de-sous-groupes-de-letude-de-phase-iii, /faut-il-suivre-les-recommandations-pour-la-recherche-de-mutations-egfr-et-kras, /lerlotinib-et-le-gefitinib-ont-ils-la-meme-efficacite-chez-les-patients-qui-presentent, /faut-il-traiter-les-cancers-depistes-de-petit-volume-par-lobectomie-ou-par-resection, /la-resistance-primaire-aux-inhibiteurs-de-la-tyrosine-kinase-de-legfr-reste-en-grande, /nintedanib-et-docetaxel-en-deuxieme-ligne). La démonstration de l’activité de ce traitement a été faite notamment par les grandes études de phase III  LUX-Lung 3 et 6 qui ont conduit à son enregistrement pour le traitement de première ligne des cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques présentant une mutation activatrice de l’EGFR.

Plus tôt dans son développement, son effet sur la survie sans progression  et la qualité de vie avait été démontrée comparativement à un placebo chez des patients qui avaient reçu au moins 12 mois de gefitinib ou d’erlotinib, sans que la survie globale ne soit toutefois significativement allongée.

En 2010, ce traitement est devenu utilisable en Angleterre à travers un programme d’accès sponsorisé par les laboratoires Boehringer. Pour accéder à ce programme, les patients devaient avoir reçu une chimiothérapie et au moins six mois d’un traitement par erlotinib ou gefitinib.

Au total 223 patients provenant de 71 institutions anglaises ont été enrôlés dans ce programme de 2010 à 2012. Les données provenant de 63 d’entre eux ont été utilisables. Quinze avaient une délétion de  l’exon 19 et 13 une mutation L858R.

Les trois quarts des patients avaient eu une réponse partielle au traitement antérieur par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR. 

Parmi ces patientes 14,3 % ont eu à une réponse partielle et 30,2 une stabilité tumorale. La durée médiane de réponse a été de 22,5 semaines.

La toxicité, essentiellement diarrhée et rash cutanés, était identique à ce qui est déjà décrit dans la littérature.

Comme le soulignent ces auteurs, ces résultats sont en accord avec ceux de l’étude LUX-Lung 1. Ils démontrent que l’afatinib a une efficacité après un traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR de première génération, mais ils ne démontrent pas que cette efficacité est supérieure à celle qu’aurait un tel inhibiteur de la tyrosine kinase qui aurait été repris, soit sans changer de traitement (/prev-em-onco/2468), soit en changeant (/prev-em-onco/2209, /prev-em-onco/2431). 

Reference

Afatinib use in non-small cell lung cancer previously sensitive to epidermal growth factor receptor inhibitors: The United Kingdom Named Patient Programme.

Khan F, Ottensmeier C, Popat S, Dua D, Dorey N, Ellis S, Szabo M, Upadhyay S, Califano R, Chan S, Lee L, Ali CW, Nicolson M, Bates AT, Button M, Chaudhuri A, Mulvenna P, Shaw HM, Danson SJ.

Eur J Cancer 2014; 50 : 1717-21

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer